Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

lundi 28 octobre 2013

Les capitaux et les ETI

Je reviens sur les ETI et sur l'actionnariat suite aux propos de M. Gilet, président du Fonds Stratégique d’Investissement, rapportés par le journal Les Echos.

Je rappel qu'en France nous manquons d'Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), et que les entreprises peinent à passer le cap de 50 salariés qui fait entrer les PME dans le monde des ETI. Deux causes majeurs à cette situation : un manque de financements et un manque de volonté. (la suite ici)

M. Gilet fait état dans ses propos d'une frilosité des entreprises, principalement des ETI, à ouvrir leur capital. En effet, ces entreprises, souvent familiales, ne veulent pas prendre le risque de perdre le contrôle de l'héritage patriarcal au profit d'un grand investisseur. Leurs inquiétudes se comprennent aisément, mais dans leurs refus d'ouvrir leur capital ces entrepreneurs limitent grandement les capacités de développement de leurs entreprises. 
La solution à ce manque de moyen financier est une ouverture du capital réservée aux employés de cette entreprise : l’actionnariat salarié. Certes cela apporte moins de capitaux qu'une ouverture totale, mais ces capitaux restent fidèle à l'entreprise, permettent un développement de l'esprit de famille de l'entreprise, et assure une meilleure répartition des richesses.

mardi 22 octobre 2013

Lampedusa, l’écueil sur lequel s’échoue l'Afrique

366 morts le 3 octobre 2013. Emportés par la mer en rejoignant la vieille Europe en laquelle les européens ne croient plus depuis longtemps. Quelle ironie !

Ils ont tout quitté dans l'espoir d'un monde meilleur. Qu'ils reposent en paix.

Certains demandent à l'Europe d'agir, de secourir toutes les embarcations qui quittent l'Afrique, d’accueillir tous ces réfugiés sur son sol. Certes l’Europe doit protéger ces hommes, ces femmes et ces enfants d'une mort certaine en méditerranée. Certes l’Europe doit accueillir sa part de réfugiés, sa part de misère. Mais l’Europe ne peut pas, ni structurellement, ni économiquement, ni culturellement, accueillir l'ensemble des persécutés africains. Car ce naufrage n'est pas celui de l’Europe, c'est celui de l’Afrique dans son ensemble.

Cependant l’Europe a une responsabilité partielle et indirecte dans ce dramatique exode. On ne reviendra pas sur la colonisation, concept d'un autre âge qui a apporté le progrès technologique mais aussi les inégalités, mais on peut s'attarder sur la gestion calamiteuse de la décolonisation. Dès la fin de la seconde guerre mondiale l'aspiration à la liberté a conquit tous les peuples, et les ex-colons se sont accrochés vainement à leurs prérogatives sans aucune vision d'avenir. Car l'avenir n'était pas la domination d'un continent par l'autre mais au partenariat entre les deux continents, d'égal à égal, dans la liberté. Par cette erreur de jugement l'Europe n'a pas aidé l'Afrique à se mettre dans de bonnes conditions pour aborder le XXIème siècle. De cela l'Europe est responsable.

L'erreur aujourd'hui serait de ne faire que réagir aux événements, c'est à dire secourir et accueillir les réfugiés, sans chercher à influer sur les causes de cet exode. Ils partent pour fuir la pauvreté, le manque d'eau, de nourriture, pour échapper aux épurations ethniques, aux conflits religieux, aux dictatures... Ainsi ils quittent tout, dont leur pays. C'est cela qu'il ne faut pas tolérer : que des hommes soient contraints à la fuite.

En 1948, lendemain de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis proposent le Plan Marshall à une Europe meurtrie par 6 années de guerre. Les objectifs sont multiples : apporter des débouchés aux produits américains et contrer la menace communiste qui pèse sur l'Europe et qui jetterait des millions individus sur les routes de l'exode, vers l’Afrique peut être mais aussi vers l'Amérique. N'abordons pas la part d'altruisme du Plan Marshall qui ne saurait être quantifiée.
Le parallèle avec la situation entre l'Europe et l'Afrique du XXIème siècle est frappante.

En effet, on trouve l'Europe à la fin d'un cycle économique et qui peine trouver un nouveau modèle, elle est riche, elle produit, mais elle vend peu. Les Etats-Unis en 1948, sont puissants, riches, ils produisent énormément, conséquence de la guerre, mais ne savent plus quoi faire de leur production et redoutent un nouveau jeudi noir. Les deux ont, ou ont eu, besoin de partenaires pour l'avenir.
En 1948 les Etats-Unis s'opposaient aux communistes, aujourd'hui l'Europe s'oppose aux dictatures et aux extrémistes.
En 1948 l'Europe luttait pour ne pas sombrer dans l'anarchie après la destruction de ses infrastructures et de ses moyens de production. Aujourd'hui l'Afrique lutte pour ne pas sombrer dans le chaos.

L'Europe, comme l'Afrique, a besoin d'un partenaire, l'Europe pour contrer les totalitarismes religieux, ethniques, ou militaires, et en conséquence limiter l'afflux de migrants à ses frontières, l'Afrique pour accroître son développement économique.

Il faut organiser dans l'ensemble des pays Européens et Africains, un vaste Plan Marshall pour l'Afrique. Cela permettra de limiter l'exode malheureux de populations entières, de faire avancer la démocratie sur ce grand continent qu'est l'Afrique, et, conséquence non négligeable, de donner à l'Europe de nouveaux débouché pour son industrie.

jeudi 17 octobre 2013

L'Iran, le nucléaire, la démocratie et le poids de l'Histoire

Un des plus vieux pays du monde, la Perse, ou Iran, est indépendante depuis 552 avant J.C.. Il est aujourd'hui écarté de la communauté internationale pour trois raisons principales :
  1. son régime théocratique et autoritaire malgré une démocratie limitée mais qui fonctionne.
  2. l'opposition idéologique du guide suprême envers l'occident, et sa détermination affichée de détruire Israël : notons que ce point est intimement lié au guide suprême et non au peuple iranien.
  3. la volonté de se doter de l'arme nucléaire.

Mais il y a des régimes bien pire ailleurs sur la planète, sans pour autant s'attirer les foudres de l'ONU. Ses uniques soutiens sont la Russie qui y a vu de tout temps un accès sur les mers chaudes, la Chine qui a besoin du pétrole Iranien, et la Corée du Nord car entre exclu du monde ils sont forcés de s'entendre.

Le seul facteur qui semble avoir du poids pour limiter un retour de l'Iran dans le concert des nation est sa volonté de poursuivre un programme nucléaire civil & militaire. Certes les dirigeants Iraniens réfutent s’intéresser à la bombe, mais un programme nucléaire civil mène forcement aux technologies nucléaires militaires. En effet il est plus complexe de maîtriser une réaction de fission en chaîne que de la déclencher sans en contrôler la suite : l'un représente le réacteur nucléaire, l'autre la bombe A.

Certes la prolifération de l'arme atomique doit être limité, mais de quel droit les 5 possesseurs historiques (USA, Russie, France, Royaume-Uni, Chine) en interdiraient le développement par un pays qui est à la fois un des plus vieux du monde et un berceau de la civilisation culturel & scientifique ?
L'Inde et le Pakistan se sont bien dotés de l'arme nucléaire : cela garantie la stabilité militaire entre les deux pays. Avec le principe de non-prolifération, les 5 historiques doivent limiter le nombres des puissances nucléaires et faire en sorte que aucune d'entre elles ne soit une menace pour la planète. Si le peuple Iranien, car n'oublions pas qu'il s'agit d'une démocratie, le veut alors l'Iran sera une puissance nucléaire quelque soit les protestations et sanctions internationales.

L'Iran est un pays affaibli par les sanctions internationales mais c'est surtout un pays riche, riche de ses ressources naturelles, riches de sa culture, riche de son peuple. Un jour l'Iran se rouvrira sur le monde, ce sera l'heure d'une explosion économique.
Or de plus en plus le pouvoir du guide suprême est remis en cause : les manifestations contre la réélection sans doute truquée de Mahmoud Ahmadinejad en 2009, l'élection en 2013 de Hassan Rohani un modéré qui n'était pas le favori du guide suprême.
Aujourd'hui l'Iran arrive à un tournant :
  • soit le gouvernement décide de s'entendre avec l'Occident, dès lors le pays se développera économiquement et le pouvoir du guide suprême disparaît.
  • soit il reste dans la logique d'affrontement des années Ahmadinejad, alors l'autorité et la popularité du guide chutera lentement mais inexorablement jusqu'à un renversement démocratique.

Dans les deux cas, à moyen terme on assistera à un retour de l'Iran dans les échanges internationaux. Et comme on l'a déjà dit : que ce soit aujourd'hui ou demain l'Iran décidera seul de se doter ou pas d'armes nucléaires.

Pour le bien de notre économie, pour la défense de la civilisation et l’indépendance stratégique que représente la France il faut dès maintenant tendre la main à l'Iran, exiger de lui uniquement la stabilité de la région et non sa renonciation à un programme nucléaire, et se lancer dans un large partenariat avec ce grand pays : industrie pétrolière, automobile, nucléaire civil. L'Iran ne nous attendra pas, il peut faire sans la France car d'autres sont prêts à investir cette puissance régionale, bientôt mondiale, qui à les clés de la stabilité du Moyen Orient.

samedi 12 octobre 2013

L’orientation gouvernementale et l’échiquier politique

Quel est le bilan et quelles sont les perspectives après 16 mois d’un gouvernement, exécutif et législatif, socialiste avec un président de gauche? Une première en France depuis 1993 et le gouvernement de P. Bérégovoy ?

L’élection de François Hollande fut principalement l’œuvre d’un rejet massif de son prédécesseur par la population. Adulé par les militants de droite, les qualités, ou défauts, humaines de N. Sarkozy ne correspondaient pas aux aspirations des français non militants. La vague rose sur les assemblées, Assemblée Nationale et Sénat, est plutôt une respiration normale d’un système démocratique, accentué par 10 ans de domination d’un même parti.

Nous ne ferons pas dans cet article de bilan des précédentes législatures, mais constatons que ce repli de l’UMP fut accentué par l’apparition d’une crise économique mondiale durant son mandat. Le parti politique alors au pouvoir, quel qu’il soit, est forcément, en parti du moins, tenu pour responsable. A tort bien sûr, car cette crise économique mondiale ne pouvait pas être évitée par le gouvernement en place.

Arrivé au pouvoir sur une vague d’anti-Sarkozysme, le gouvernement actuel a, durant près d’un an, œuvré à la démolition des mesures phares du précédent quinquennat : défiscalisation des heures supplémentaires, RGPP, âge de départ à la retraite…
Parallèlement à cette entreprise, une réforme du mariage a été menée, trop vite pour une partie des Français.
Enfin, depuis l’été 2013, une nouvelle ligne émerge : celle du réalisme. Avec un équilibre entre rigueur et investissement, entre Europe du sud et du nord, une réduction des dépenses de l’Etat, et une augmentation des impôts, le gouvernement est loin d’appliquer un programme socialiste. Très loin aussi de la droite traditionnelle, le gouvernement de F.Hollande est social-démocrate.

C’est ce dernier point qui explique sa popularité en berne : la France n’est pas et n’a jamais été social-démocrate. C’est une politique qui fonctionne pourtant bien dans d’autre pays, mais les français la rejettent. Elu avec une majorité allant de la gauche de la Gauche au centre. Il gouverne avec une politique qu’on peut classer de centre gauche. Trop loin des socialistes traditionnels pour être populaire dans son propre parti, il est rejeté par le centre droit, plus par principe que par idéologie.

Quelles sont les différences entre une rentrée 2013 avec l’actuel gouvernement et l’uchronie d’un automne présidé par N.Sarkozy ?
Elles sont nombreuses évidement, mais ce seraient essentiellement des divergences sur la forme et non sur le fond.
Une réforme des retraites ? Il en fallait de nouveau une et il en faudra encore d’autres rapidement car ni l’UMP, ni PS n’aurait eu le courage de mettre en place une véritable réforme pour remettre à flot le système. Des emplois jeunes ? Tous les gouvernements en ont créés, sans succès autre qu’électoral. Un crédit d’impôt innovation qui succède au crédit d’impôt recherche. Les déclarations sur les Roms faites par M.Valls, Ministre de l’Intérieur, succèdent au karcher de N. Sarkozy, alors au même Ministère.

Les promesses, non tenues, de N.Sarkozy à Gandrange et celles de F.Hollande à Florange sont identiques, elles mettent en avant la France d’aujourd’hui : une industrie qui souffre et qui peine à prendre un second souffle. Ces deux présidents sont, ou ont été, volontaires pour permettre à la France d’entrer dans le XXIème siècle, mais ils sont entravés dans leur action par un manque d’adhésion de la population.

La cause ? Une lutte entre les deux partis majoritaires qui sont essentiellement tournés vers les échéances électorales, sans aucune réflexion idéologique.

Pourquoi les partis situés aux extrémités de l’échiquier politique, les Fronts National et de Gauche, sont aujourd’hui en croissance ? Car ce sont les deux seules forces de propositions dans notre pays : chacune basé sur le repli, économique pour l’un, identitaire pour l’autre. Démagogiques, ils puissent leur réussite dans le désarroi de la population.

D’autres proposent des solutions alternatives mais ils ne sont pas suivis car leur puissance médiatique est plus faible et leurs solutions sont moins démagogiques. Les souverainistes avec N.Dupont-Aignan (Debout La République (DLR)) peuvent grandir sur l’anti-européaniste actuel. Mais peut-on se passer de l’Europe, même mal construite comme aujourd’hui ? La dernière force de proposition est le Centre : de bonnes idées germent, mais n’aboutisse à rien, car le Centre n’a pas de chef qui s’impose, or les français sont bien ancrés dans la Vème république croient en l’homme providentiel. De plus, le Centre est éclaté en nombreux partis (Modem, UDI, RS) eux même divisés, et balance entre gauche et droite sans affirmer définitivement sa différence.