Les régions furent crées en 1986 avec un scrutin proportionnel simple. Un scrutin démocratique.
Mais rapidement un constat apparaît: impossible de museler les petites listes. Ce sont elles, avec quelques élus, qui font et défont les majorités. C'est le cas du Front National, représentant alors 10% de l'électorat, qui permet à des régions d'être gouverné à droite.
Comment faire, quand on est un soit-disant grand parti, pour évincer ces petites listes?
La solution fut de créer un mécanisme assez complexe de prime au gagnant. Le gagnant de l'élection remporte sa part de sièges, proportionnelle à son résultat, plus une prime qu'un quart des sièges. En ajoutant des règles de maintien au second tour à 10%, plus une possibilité de fusion entre 5 et 10%, on se retrouve avec un système complexe, illisible, qui favorise certains, et surtout ANTI-DÉMOCRATIQUE.
Les partis de pouvoir depuis 30 ans n'ont rien trouver à redire : les apparatchiks ne critique pas l'appareil. Pourtant la politique serait plus intéressante. Les citoyens pourrait véritablement influer sur les décisions, car ce serait les petites listes (communistes, front de gauche, libéraux, européistes, euro-septiques, etc.) qui décideraient des orientations régionales en appuyant ou non le parti majoritaire.
Ces dispositif anti-démocratique ont été mis en place, entre autre, pour évincer le Front National. Or aujourd'hui c'est lui qui en profite: droite et gauche ne savent que faire faire à un troisième parti qui représente 40% des votants. Avec le système anti-démocratique actuel, le FN va bel et bien prendre le pouvoir dans certaines régions. Mais pas parce qu'il représente la majorité, non, mais parce que le système lui offre le pouvoir.
40% n'a jamais fait une majorité, sauf dans le système oligarchique français de 2015.
Et l'on souhaite donner des leçons à travers le monde... Triste bilan d'un déni de démocratie qui perdure.