Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

samedi 12 octobre 2013

L’orientation gouvernementale et l’échiquier politique

Quel est le bilan et quelles sont les perspectives après 16 mois d’un gouvernement, exécutif et législatif, socialiste avec un président de gauche? Une première en France depuis 1993 et le gouvernement de P. Bérégovoy ?

L’élection de François Hollande fut principalement l’œuvre d’un rejet massif de son prédécesseur par la population. Adulé par les militants de droite, les qualités, ou défauts, humaines de N. Sarkozy ne correspondaient pas aux aspirations des français non militants. La vague rose sur les assemblées, Assemblée Nationale et Sénat, est plutôt une respiration normale d’un système démocratique, accentué par 10 ans de domination d’un même parti.

Nous ne ferons pas dans cet article de bilan des précédentes législatures, mais constatons que ce repli de l’UMP fut accentué par l’apparition d’une crise économique mondiale durant son mandat. Le parti politique alors au pouvoir, quel qu’il soit, est forcément, en parti du moins, tenu pour responsable. A tort bien sûr, car cette crise économique mondiale ne pouvait pas être évitée par le gouvernement en place.

Arrivé au pouvoir sur une vague d’anti-Sarkozysme, le gouvernement actuel a, durant près d’un an, œuvré à la démolition des mesures phares du précédent quinquennat : défiscalisation des heures supplémentaires, RGPP, âge de départ à la retraite…
Parallèlement à cette entreprise, une réforme du mariage a été menée, trop vite pour une partie des Français.
Enfin, depuis l’été 2013, une nouvelle ligne émerge : celle du réalisme. Avec un équilibre entre rigueur et investissement, entre Europe du sud et du nord, une réduction des dépenses de l’Etat, et une augmentation des impôts, le gouvernement est loin d’appliquer un programme socialiste. Très loin aussi de la droite traditionnelle, le gouvernement de F.Hollande est social-démocrate.

C’est ce dernier point qui explique sa popularité en berne : la France n’est pas et n’a jamais été social-démocrate. C’est une politique qui fonctionne pourtant bien dans d’autre pays, mais les français la rejettent. Elu avec une majorité allant de la gauche de la Gauche au centre. Il gouverne avec une politique qu’on peut classer de centre gauche. Trop loin des socialistes traditionnels pour être populaire dans son propre parti, il est rejeté par le centre droit, plus par principe que par idéologie.

Quelles sont les différences entre une rentrée 2013 avec l’actuel gouvernement et l’uchronie d’un automne présidé par N.Sarkozy ?
Elles sont nombreuses évidement, mais ce seraient essentiellement des divergences sur la forme et non sur le fond.
Une réforme des retraites ? Il en fallait de nouveau une et il en faudra encore d’autres rapidement car ni l’UMP, ni PS n’aurait eu le courage de mettre en place une véritable réforme pour remettre à flot le système. Des emplois jeunes ? Tous les gouvernements en ont créés, sans succès autre qu’électoral. Un crédit d’impôt innovation qui succède au crédit d’impôt recherche. Les déclarations sur les Roms faites par M.Valls, Ministre de l’Intérieur, succèdent au karcher de N. Sarkozy, alors au même Ministère.

Les promesses, non tenues, de N.Sarkozy à Gandrange et celles de F.Hollande à Florange sont identiques, elles mettent en avant la France d’aujourd’hui : une industrie qui souffre et qui peine à prendre un second souffle. Ces deux présidents sont, ou ont été, volontaires pour permettre à la France d’entrer dans le XXIème siècle, mais ils sont entravés dans leur action par un manque d’adhésion de la population.

La cause ? Une lutte entre les deux partis majoritaires qui sont essentiellement tournés vers les échéances électorales, sans aucune réflexion idéologique.

Pourquoi les partis situés aux extrémités de l’échiquier politique, les Fronts National et de Gauche, sont aujourd’hui en croissance ? Car ce sont les deux seules forces de propositions dans notre pays : chacune basé sur le repli, économique pour l’un, identitaire pour l’autre. Démagogiques, ils puissent leur réussite dans le désarroi de la population.

D’autres proposent des solutions alternatives mais ils ne sont pas suivis car leur puissance médiatique est plus faible et leurs solutions sont moins démagogiques. Les souverainistes avec N.Dupont-Aignan (Debout La République (DLR)) peuvent grandir sur l’anti-européaniste actuel. Mais peut-on se passer de l’Europe, même mal construite comme aujourd’hui ? La dernière force de proposition est le Centre : de bonnes idées germent, mais n’aboutisse à rien, car le Centre n’a pas de chef qui s’impose, or les français sont bien ancrés dans la Vème république croient en l’homme providentiel. De plus, le Centre est éclaté en nombreux partis (Modem, UDI, RS) eux même divisés, et balance entre gauche et droite sans affirmer définitivement sa différence.

2 commentaires:

  1. tu as tout à fait raison, il y a un vaste problème de manque d'idées franchement nouvelles (c'est à dire de réflexion idéologique) en Europe qui, associé à une Europe "trop" libérales, permet une montée énorme des populismes en europe car, via leur euroscepticisme, ce sont les seules forces de proposition.

    je ne suis pas d'accord avec eux principalement sur leur euroscepticisme et leur nationalisme. mais il est clair que l'on va droit vers une méga-crise politique qui va sans doute éclater au premier semestre 2014 avec les élections municipales et, surtout, européennes. je crains que le Front National devienne la 1er force politique en France lors de cette échéance où l'euroscepticisme va avoir une énorme influence sur le vote.

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    1. On peut espérer que la probable défaite de ces partis de pouvoir aux prochaines élections les fasse réagir et que la réflexion idéologique revienne.
      Malheureusement on peut en douter : la présence du FN au second tour de la présidentielle il y a 11 ans n'a pas été électrochoc déjà attendu.

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