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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

vendredi 9 mai 2014

De la puissance


La puissance mécanique est facilement quantifiable, comparer la poussée de deux moteurs ou de deux packs d’avants au rugby est aisé, mais comparer la puissance de deux pays l’est beaucoup moins. La définition physique peut être valide : l’énergie déployable durant un temps donné (Joules/secondes = Watts), mais comment définir l’énergie d’un pays, d’une nation, d’un peuple ?

La puissance d’un pays n’a pas de définition exacte, immuable. On utilisera les anglicismes hard et soft power pour différencier la puissance matérielle (économique, militaire, territoriale,…) de l’immatérielle (rayonnement culturel, scientifique,…). Mais il y a un nivellement de certains paramètres avec le temps : l’économie, les armées, les sciences, ce processus égalitaire est accéléré par la mondialisation et la rapidité des échanges. D’autres sont immuables, comme la superficie, ou changent doucement : les ressources naturelles, la population…

On peut essayer de quantifier la puissance par la moyenne de différents paramètres, leur multiplication ou d’autres calculs plus complexes. Sur wikipedia on trouve un tableau récapitulant les parts de la population mondiale, du PIB mondial, du financement de l'organisation des Nations unies (forme de soft power), des dépenses militaires mondiales et de la superficie mondiale pour 12 pays, dont les grandes puissances d’aujourd’hui. La moyenne de ces parts donne un classement plausible des pays, les Etats Unis seraient 35% plus puissant que la Chine, et respectivement 73,  85 et 89% plus que la Russie, la France et l’Italie. Le produit de ces mêmes paramètres donne un autre classement, lui aussi plausible, à la différence que les écarts sont bien plus grands : les Etats-Unis restent en tête avec une avance de 75% sur la Chine, les autres accusent un déficit de puissance de plus de 99.8% face aux Etats-Unis. Ce résultat s’explique par le poids de la puissance économique qui régit bien évidement le pouvoir économique d’un pays, mais aussi ses dépenses militaires, et son apport financier à l’ONU (comme toutes autres dépenses de rayonnement). La population et la superficie sont décorrélées, ayant déjà abordé les aspects économiques ici et , intéressons-nous à ces deux derniers aspects.
 


Population et superficie des 32 premiers pays en terme de population (sources : CIA World Factbook & fr.wikipedia.org)


Étudions les données de la figure ci-dessus, premièrement j'ai fait le choix de représenter les 32 premiers pays en terme de population, il manque donc quelques géants territoriaux.
Sur ce graphique, on remarque facilement les deux géants asiatiques avec des populations aussi gigantesques que comparables, de même, quatre pays ont des superficies qui les différencies des autres, la Russie est elle-même à part dans ce groupe et la Chine a à la fois une population et une surface remarquable. Ces 5 pays sont sans aucun doutes de grandes puissances, d’aujourd’hui ou de demain lorsque leurs économies auront terminé leurs transitions. Ensuite les écarts sont moindres, mais certains pays ont clairement un avantage soit territorial soit démographique. Les douze premières populations, de la Chine aux Phillipines peuvent sans conteste compter sur le nombre pour assoir leur puissance : soit par une production aisée et tournée vers l'exportation, soit par un marché intérieur dynamique. Il y a certes des inconvénients : poids des dépenses d'infrastructures pour certains, vieillissement de la population pour d'autres (Japon), surpopulation et pollution (Bangladesh, Chine dans certaines zones,...). Coté territorial il y a six géants, quatre présents sur la figure ci dessus et deux autres : le Canada (taille comparable à la Chine) et l'Australie (un peu plus petite que le Brésil). Il y a ensuite une quinzaine de pays, de l'Inde à la Mongolie, dont la superficie est supérieure à 1,5 millions de kilomètres carrés (à noter que le Danemark en fait parti grâce au Groenland). Ces grands territoires ouvrent généralement des opportunités d’exploitation de ressources naturelles, puis suivant les cas : un moindre impact de la densité de population (contrairement à un pays comme le Bangladesh), l'auto-suffisance alimentaire et énergétique, la création de grandes structures (comme les parcs solaire dans les déserts)...

Mais d'autres pays n'ont pas ces atouts, prenons l'exemple italien : petite superficie, densité de population importante, mais l'un et l'autre font de l'Italie un poids plume à l’échelle mondiale. Pourtant ce pays est hérité de l'Empire Romain, il est le berceau de la famille Medicis, de Ferrari, Fiat et des grands Michel-Ange, Léonard de Vinci...
Grandeur passée, effacé par la mondialisation d'une part mais surtout par un ré-ajustement technique entre l'Europe et le reste du monde. Les pays d'Europe ont dominé durant de nombreux siècles, mais aujourd'hui il ne représentent plus qu'un vieux continent, essoufflé par sa course en tête.

Notre salut ?
L'Union Européenne : 505 millions d'habitants, 4,5 millions de kilomètres carrés. La 3ème population mondiale, et la 7ème superficie, sans oublier que l'Union représente le premier PIB mondiale et grâce à son niveau de développement : marché intérieur gigantesque, des infrastructures de qualités... C'est bel est bien une grande puissance du XXIème siècle à laquelle nous appartenons, sous réserve de travailler ensemble sans soumissions à un quelconque maître (Kremelin, Whashington, Pekin, finance,ou autre), sans chercher le fédéralisme à tout prix, en conservant nos identités nationales. En restant ensemble nous pouvons être acteurs du XXIème siècle.

D'autres facteurs entre en jeu, comme le rayonnement culturel et le domaine maritime (ZEE). Dans ces deux cas la France à des atouts : seconde ZEE mondiale, la francophonie et un patrimoine culturel réputé, il faut chercher à les valoriser. J'espère y revenir bientôt.

2 commentaires:

  1. Le cauchemar : mais les gens ne comprennent-ils donc vraiment rien ?
    Ce résultat aux élections européennes, tous ces sièges pour un parti et non pas pour l'Europe. Le monde entier s'effondre. Rassurez-moi, que quelqu'un dise quelque chose de rassurant !

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    1. Je pense que les gens comprennent et que la clef est là : les gens comprennent que les ex-partis de pouvoir monopolisent la vie politique qui s'enlise dans les conflits particuliers : Cahuzac, DSK, Gaino, la guerre Copé-Fillon,...

      Leur réponse n'est pas la bonne, mais il y a clairement un rejet de la classe politique d'hier.

      La bonne nouvelle d'hier est que les partis européistes restent majoritaire (bien que à propos du PS le terme européiste, et que pour l'UMP il n'y a pas de ligne majoritaire, entre les tendances européiste et souverainiste).

      Je vais y revenir bientôt sur un article...
      Mais le parlement devra faire une grande coalition autour du centre, la gauche du PS s'écartera certainement, comme les souverainiste de l'UMP. J'espère que le grand rassemblement que j'ai prôné dans mon article "Partis de pouvoir" verra le jour par la scène européenne.

      Dans les analyses il ne faut pas non plus oublier les liste qui ont fait entre 1 et 3%...

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