Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

mardi 18 mars 2014

Les français, des militants apolitiques clivants…

Avec le développement d’internet la liberté d’expression de chaque citoyen semble avoir été décuplée, en effet, munie d’un ordinateur, et maintenant d’un « téléphone » ou d’une tablette, on peut s’informer et réagir à chaque événement, ou non-événement, par le biais de commentaire laissé sur les sites d’information et sur la multitude de blog et autres plateformes d’échange.

On peut utiliser ces commentaires, laissé par la partie des français à la fois « connectée » et « militante », pour avoir un thermomètre temps réelle de l’état de l’opinion. Je veux m’intéresser ici à la brutale évolution du contenu des commentaires entre la fin du mandat de N. Sarkozy et le début de celui de F. Hollande.

Finalement le contenu et les conclusions sont très similaires d’une période à une autre : l’exécutif est mauvais, les parlementaires incompétents, les décisions incohérentes. Il faut les « virer » dès les prochaines élections.

De 2007, peut-être 2008 au début de la campagne présidentielle, fin 2011, on a pu assister sur la toile à des attaques en règle de tout ce que pouvais faire, proposer et même dire N. Sarkozy, ses amis et ses soutiens. Depuis la fin des 100 jours de grâce post élection, on retrouve exactement le même comportement vis-à-vis de F.Hollande.

Cela pourrait s’expliquer facilement par les résultats mêmes des élections, les deux présidents, comme la majorité de leurs prédécesseurs, ont été élus avec seulement quelques pourcents d’avance sur leurs opposants politiques. Pourtant dans ces conditions on devrait voir sur ces forums de discussion des oppositions entre partisans et opposants à telle ou telle idée. Mais c’est bien avec une violence non déguisé que les internautes s’attaquent à nos dirigeants, sans aucun discernement. Le parti au pouvoir et l’homme qui l’incarne sont présentés comme des personnifications d’idéologies malsaines. Combien de fois avons-nous pu lire des associations, aussi stupides que dangereuses, entre N. Sarkozy et le fascisme ou la corruption, entre F. Hollande et le laxisme ou l’esprit de Munichois. L’un parce qu’il était de droite, l’autre parce qu’il est de gauche.

Pourtant leurs politiques respectives sont-elles drastiquement différentes ? N. Sarkozy voulait augmenter la TVA, F. Hollande l’a fait, F. Hollande a relancer début 2013 le projet de son prédécesseur de simplifier le mille-feuille territorial de notre pays, N. Sarkozy fut grandement critiqué sur sa politique de fermeté vis-à-vis de l’immigration, F. Hollande a lui aussi connu une crise à propos d’une famille venue du Kosovo. Alors certes la forme n’est pas la même, on est passé d’une logique d’action continue à une logique de concertation continu, on est passé d’une politique qui voulait se montrer forte pour instaurer la confiance à une politique qui se veut consensuelle pour instaurer la même confiance.

Politique similaire, cheminement différents, critiques différentes.
Les internautes ne sont-ils sensibles qu’au cheminement pour bâtir leur point de vue ? Ce serait inquiétant, mais je ne pense pas que ce soit le cas.

Si durant le quinquennat de N. Sarkozy il était de très mauvais genre de s’affirmer de droite, ou encore pire « Sarkozystes », c’est aujourd’hui, sous la présidence de F. Hollande, l’inverse : les « Sarkozystes » s’exhibent alors que les « Hollandistes » se terrent.

On pointe dès lors l’effet de masse : en tant que français, c’est différents dans d’autres pays, on est toujours plus prompt à faire savoir son profond désaccord plutôt que de plébisciter telle ou telle mesure. Après quelques interventions vindicatives, les défenseurs de l’idée sont bien moins enclins à exposer leurs arguments. On pointe du doigt les limites de la liberté d’expression et du débat démocratique : les mécontents prennent souvent le dessus.

L’expression sur internet est rarement libre, c’est même souvent l’opposé. Pour preuve : la majorité des interventions se font sous pseudonyme, comme lorsque certains écrivains défiaient le Roi. Non, l’expression sous pseudonyme n’est pas la liberté d’expression. Non, internet n’est pas l’aboutissement d’un combat.

Français, Françaises, osons approuver une idée, une action, même lorsque qu’elle ne prend pas racine du « bon » coté de l’échiquier politique, car il n’y a pas de bon côté.
Y a-t-il seulement des cotés ?
Si les limites sont faites pour être repoussées, les clivages sont faits pour être franchis.

Enfin, le plébiscite n’est pas un aveu de faiblesse, c’est souvent un aveu de bon sens alors que la critique est souvent une preuve d’aveuglement.

N’ayons honte ni d’être de gauche ni d’être de droite et n’oublions jamais que la vérité ne se trouve pas dans le clivage. Elle est dans l’union, le partage, dans le bien commun et l’intérêt national, dans la défense de l’homme et de la liberté.



«Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir, s’il attrape les souris, c’est un bon chat.»
Deng Xiaoping, en 1962, Secrétaire général du Parti Communiste Chinois




dimanche 9 mars 2014

Le poids des mots

Une langue est riche, plus de 60 000 mots composent la langue française, peut être jusqu’à 300 000. Elle est riche car chaque mot à un sens. Ainsi pour construire une phrase juste, c’est à dire qui correspond à notre pensée, chaque homme doit connaitre un maximum de mots. Mais connaitre les mots n’est pas suffisant, il faut connaitre leur sens, et savoir les utiliser.

Voici les deux exemples qui m’ont marqué : un élève de terminale Scientifique, donc potentiellement titulaire d’un baccalauréat général moins de 10 mois après cette question, qui demande à son enseignant lors d’un devoir ce que signifie le mot « discerner » présent dans une question, mon deuxième exemple est une répétition, malgré mes corrections, de confusions entre les verbe « mesurer » et « calculer », et cela venant d’un élève ingénieur à BAC+4, c’est à dire un potentiel ingénieur moins de deux ans après cette erreur, voir même cette faute car il s’agit bien de termes liés au métier pour lequel il est formé.

Ces manquements à la langue ne sont certes pas vitaux car il est toujours possible de se faire comprendre, preuve en est la communication entre deux étrangers dans une tierce langue : aucune phrase n’est parfaite pourtant l’information passe bien de l’un à l’autre des interlocuteurs. Mais on doit s’attendre, dans un échange entre deux individus de même langue natale, à une utilisation optimale de cette dite langue, dès lors chaque faute commise par l’orateur, disons en difficulté, pourra induire en erreur l’auditeur sur l’information transmise, on s’approche de l’exemple où il y a confusion entre mesurer et calculer. Lorsque la situation s’inverse et que c’est l’auditeur qui est en difficulté, on se retrouve dans le cas du premier exemple, l’information ne sera pas, ou sera mal, comprise.

C’est un phénomène malheureusement fréquent, les causes sont à chercher à l’école primaire : le vocabulaire d’un nombre important d’élève n’y est que très peu développer. Nombreux sont ceux mettent en avant l’effet d’une « génération TV » pour laquelle les parents sont moins présents et ne participent pas au développement du vocabulaire de leurs enfants, ainsi la substitution de l’éducation parentale par l’éducation hertzienne ne fonctionnerait pas. Je ne partage qu’en partie ce point de vue, en effet pour moi la différence est belle et bien le recul de la présence parentale, mais si l’apparition de la télévision, et maintenant d’internet, dans chaque domicile apporte une culture unique, sans nuance et pauvre en vocabulaire, elle apporte aussi de nouveaux regards sur le monde et une source inépuisable de vocabulaire dont la famille proche n’aurait pas pu faire mention dans une conversation.
Les responsables sont donc plutôt les courants libertaires, qui cherchent à libérer les individus de toute contrainte, à tout âge. Il n’est pas admissible que des parents autorisent leurs enfants à regarder durant des heures de programmes qui ne leurs apporterons rien : ni culture, ni vocabulaire. Ces programmes ne sont pas à bannir, mais simplement à limiter. N’oublions pas que lire Zola, Jules Verne ou Dumas apporte infiniment plus que regarder une émission de dite « télé réalité » qui n’a de réaliste uniquement les flux financiers créés.

L’autre responsable est certainement l’école, car l’école est désormais dirigée par le laxisme. Les enseignants ont l’obligation de ne pas refuser l’admission au niveau supérieur à un trop grand nombre d’élèves (ou d’étudiants), dès lors il faut oublier certaines erreurs commises, ces erreurs, somme toutes normales, se transforment petit à petit en fautes systématiques sans jamais avoir été corrigées. La confusion entre mesurer et calculer est, je pense, symptomatique, corrigée chaque années, chaque mois, chaque semaine, durant 5, 6, 8 ans, elle aurait disparu, ce ne fut pas le cas donc cette erreur persiste.

Dans un cadre plus large rappelons la nécessité de toujours s’attarder sur le poids des mots. En effet à ne pas peser le poids de chaque mot lors d’une intervention, on dit aussi tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, on peut arriver à des situations très graves, inconfortables, inattendues, mais heureusement plus souvent simplement comiques. Prenons l’exemple du Président de la République, F. Hollande, qui a déclaré qu’un de ses ministres était revenu « sain et sauf » d’un voyage en Algérie. Aucune pensée malsaine (du moins je l’espère) ne se cachait dernière ces paroles, le ton de la farce était probablement de mise, mais cette tirade bravache a mis le président, et le pays, dans une situation inconfortable. Ici, le poids des mots avait toute son importance.

Quelle que soit la langue que l’on parle, chaque mot à un sens, nous devons le respecter et le faire respecter.

lundi 3 mars 2014

30 Septembre 1938

Le 30 Septembre 1938, Hitler fit entrer ses troupes dans les Sudètes, ce territoire Tchécoslovaque majoritairement germanophone. Il le fit dans une quasi-indifférence. Les démocraties n’ont que faiblement réagit lorsque Hitler a déclaré vouloir mettre la main sur cette région. Cette passivité a mené aux accords de Munich, à propos desquels Winston Churchill a dit: "You were given the choice between war and dishonor. You chose dishonor and you will have war.", soit “Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre”.

Et il avait raison, c’était la dernière marche avant la seconde guerre mondiale. Personne n’a voulu courir le risque de mourir pour les Sudètes, mais c’était exécuter la liberté d’avaliser une telle action.