Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

samedi 20 septembre 2014

Roms : entre mythes modernes et relents moyenâgeux

Qu’est-ce qu’un Rom ? Qu’est-ce que le peuple Rom ?

Poser ces deux questions dans rue fait resurgir des stéréotypes plus ou moins moyenâgeux. Non, un Rom n’est ni un voleur ni un roumain. Ce peuple, certainement originaire du nord de l’Inde, est présent en Europe depuis plus de 1000 ans. Deux tiers de ses membres sont européens, et quels européens : les meilleurs de tous. En effet ce peuple n’a pas, ou peu, interrompu son périple à travers l’Europe depuis qu’il a mis le pied sur notre continent. Ces 10 millions de Roms européens subissent depuis un millénaire le statut de migrant, ils ont aussi subit la folie Hitlérienne et la haine plus ou moins ouverte de tous les peuples sédentaires. La nomadisation d’une partie de ce peuple justifie-t-elle ces réactions racistes ? Certainement pas. Pourtant les Roms sont autant stigmatisés dans l’Est de l’Union Européenne que dans l’Ouest : si la Roumanie ne fait aucun effort d’intégration de ces populations, la France à la faiblesse de les renvoyer dans leur « pays ». Mais comment parler de pays à ces nomades européens ? Cela ressemble à une mauvaise blague, voilà des siècles que ce peuple migre d’une région à l’autre suivant les guerres, les besoins économiques, les pogroms et le reste : pourquoi s’arrêterait-il aujourd’hui ? Doit-on prendre exemple sur la page la plus sombre de l’Histoire des Etats-Unis d’Amérique, et gérer les Roms comme ils ont géré les indiens ? En plus d’être humainement inadmissible, cela serait aussi contraire au principe même de l’Union Européenne : la libre circulation des personnes.

Pourtant cet état de fait ne doit pas cacher une cruelle réalité : l’intégration de ces populations est rendue difficile par la situation économique de l’Europe. Loin du plein emploi les pays n’ont pas ou peu de travail à fournir à ces hommes et ces femmes, et au travers de la misère émerge parfois le vol et les trafics. Mais il est important d’agir en faveur de ce peuple, aussi légitime que les autres dans la quête d’un avenir propre. L’Espagne, sur le sol de laquelle se trouve une des plus fortes communautés Roms d’Europe, a montré l’exemple : ce peuple est reconnu comme minorité nationale et bénéficie d’un programme de développement spécifique. Bien sur cette reconnaissance est plus aisée dans un pays fédéral comme l’Espagne que dans notre France très centralisée, mais quoi qu’il en soit, par la nature même de ce peuple, la réponse ne doit pas être nationale.

En effet, les migrations de plusieurs siècles à travers l’Europe donnent aux Roms une légitimité supranationale. Il me semble donc naturelle que l’Union Européenne se propose pour soutenir ce peuple. Ainsi je propose que l’Union Européenne reconnaisse les Roms en tant que peuple européen, et par la même qu’elle créer à l’intention de ces communauté une citoyenneté européenne. Cette citoyenneté leur garantirait, outre la libre circulation dans l’U.E. :
  • un droit de vote à l’échelle européenne avec des députés dédiés.
  • un droit de vote local si leur résidence est stable durant plusieurs années.
  • un accès à une citoyenneté nationale sur demande via l’abandon de la citoyenneté européenne (processus irréversible).
  • un accès (financé par l’U.E.) à l’école pour les enfants.
  • un accès à des formations professionnelles pour adultes (financé par l’U.E.)
  • un revenu minimal (type RSA français) proportionnel au niveau de vie dans le pays de résidence, lui aussi financé par l’U.E..
  • un impôt sur le revenu spécifique à ces citoyens, versé directement à l’U.E..
Et certainement d’autres droits et devoirs...

Dès lors les Roms ne pourront plus être stigmatisés comme étrangers et ils seront soutenus, en tant que peuple et individu, par l’Union Européenne qui se verra investie d’une mission digne de son prix Nobel de la paix.

Parce que la haine, le rejet de l’autre, qu’il soit Rom ou Gadjo, et le repli communautaire ne sont pas la bonne réponse à nos peurs, il faut, partout et toujours, prôner les valeurs de la République et celles de l’Europe :

Liberté, Egalité, Fraternité
Unie dans la diversité

mercredi 17 septembre 2014

Dialogue social

8% de salariés syndiqués en France. Comment espérer un dialogue social sain dans ces conditions ?
Question rhétorique bien sûr : il n’est évidemment pas possible de s’attendre à de véritables évolutions dans ces conditions. Et ce constat malheureux semble s’accentuer : le taux de syndicalisation est en baisse dans la majorité des secteurs.

Il y a, à mon avis, deux causes principales à cette désyndicalisation de notre pays. La première est l’absence de confiance des salariés en leurs représentants syndicaux. Que dire d’un élu syndical qui utilise son mandat pour ses propres intérêts et non pour l’intérêt général des salariés ? En faisant cela il trahit bien sur la cause qu’il devait défendre et s’inscrit dans un monde individualiste bien loin de l’idéal syndical. Malheureusement ce type de récit est courant, et décourage les salariés de toute forme de syndicalisme. La seconde cause qui entraîne la chute des syndicats est leur vision très manichéenne du monde, voir rétrograde dans certains cas. Défendre le prolétariat, la veuve, l’orphelin, l’emploi, les acquis et le reste est sans aucun doute indispensable, mais déverser des flots d’injures et de haine sur le patronat n’est n’y souhaitable ni défendable ! Car, comme je l’ai déjà dit sur ce blog, l’entrepreneur prend un risque personnel pour créer des emplois. Le tyran dans le patronat doit être traité comme le mari qui bat sa femme : rejeté et attaqué de tout part, juger sur les faits, condamner pour ses actes, mais certainement pas devenir un archétype. Le tyran, sous tout ses forme, doit être marginalisé.

Alors syndicalistes et syndiqués, il vous faut changer !

Continuez de défendre, continuez d’attaquer les tyrans, mais travaillez pour les salariés et non pas pour les syndiqués. Acceptez les classes dirigeantes dans l’entreprises, devenez force de propositions et non force de contestation.

En cela l’état ne peut rien. C’est à vous, et vous seuls, d’évoluer pour arriver à un nouvel équilibre du dialogue social.

La refonte du soutien aux entreprises

Ce soutien aux entreprises passe aujourd’hui par des allègements de charges, des crédits d’impôts à la compétitivité (CICE) ou à la recherche (CIR). Mais l’entreprise a besoin soit d’une absence de carcan pour être compétitive avec le reste du monde soit d’un cadre protecteur pour lui permettre de se développer sur des marchés protégés. On reconnait le libéralisme dur qui gouverne le monde aujourd’hui, et une doctrine à mi-chemin entre le colbertisme et le libéralisme. Avec cette dernière option politique les entreprises doivent s’appuyer sur des marchés intérieurs protégés et sur l’excellence de leur expertise pour s’exporter. Il est donc inutile de chercher la compétitivité à tout prix. Le crédit impôt recherche (CIR) semble lui pleinement adapté aux réalités économique : l’excellence comme moteur économique mais son application n’est pas optimisé. D’autres dispositifs existent pour promouvoir la recherche appliqués, mais comme le CIR ils ont un piètre rendement.

Le crédit d’impôt recherche ne doit pouvoir être décerné uniquement aux TPE, PME, et ETI qui justifie d’un programme de recherche et d’innovation à long terme et en accord avec la révolution écologique que je préconise (en partie décrite ici). 

De même les aides à la recherche (ANR, FUI...) en partenariat avec les universités, le CNRS et les autres organismes de recherche étatiques doivent se focaliser sur ces mêmes entreprises de tailles réduits.

Dès lors les grands groupes doivent financer eux même la recherche. Deux dispositifs devront cependant leur venir en aide. D’une part des fonds seraient réservés aux partenariats avec des entreprises de tailles réduites et avec les laboratoires publics, mais ces aides seront donnés aux partenaires et non au grands groupes. D’autre part l’état financera cette recherche interne via des contrats de développement ponctuels.

La compétitivité intra-européenne est un enjeu si, comme moi, l’on considère l’Europe comme le marché intérieur qui doit être protégé pour nos entreprises. Mais les besoin d’optimisation ne sont pas très important : seuls quelques centimes sur le cout horaire des emplois séparent la France de l’Allemagne. Ces ajustements doivent pouvoir être fait en simplifiant le terrible imbroglio administratif auquel sont soumises les entreprises. Les économies générées par ces simplifications législatives et normatives doivent permettre à nos entreprises de lutter d’égal à égal dans l’Union Européenne.

Enfin, via un dialogue social renouvelé, chaque secteur industriel devra faire remonter jusqu’au gouvernement quels sont les réels besoin dans chaque branche pour se différencier sur le marché international : formation, infrastructures, normes, coûts, recherche...

Dynamisme français et équilibre économique

De plus en plus dépeinte comme un pays perdant, la France fait pourtant preuve de dynamisme dans différents domaine. J’ai déjà abordé dans plusieurs articles la place de la France dans le monde, son rang, son siège au conseil de sécurité de l’ONU, ses responsabilités internationales, sa Zone Economique Exclusive (ZEE). Il faudrait aussi étudier la force, et les faiblesses, de son agriculture, de sa diversité culturelle... Mais c’est son dynamisme économique que je compte aborder dans cet article.

Avec un taux de chômage de plus de 10% à l’été 2014 et des emplois détruits chaque jours : le dynamisme économique n’est pas évident. Pourtant chaque année plus de 500 000 entreprises sont créées, 250 000 si on ne tient pas compte des micro-entrepreneurs. Je l’ai montré ici, avec le succès de QOOQ, une tablette numérique made in France, qu'il est possible d’entreprendre en France, avec réussite.

La liberté et l’envie d’entreprendre ne sont donc pas mortes dans notre pays, ces aspirations à la création ne sont pas l’apanage de l’American Dream ! Pour preuve le succès du salon French Touch Conference, à New York, visant à présenter aux investisseurs américains les start-up françaises. Car une partie importante des créations d’entreprises met en œuvre des innovations majeures, souvent à forte valeur ajoutée, avec des marchés potentiels mondiaux ! Ces entreprises sont, sans conteste, une des clefs qui permettront à notre pays de sortir du marasme actuel : ce dynamisme entrepreneurial peut entraîner toute l’économie française avec elle.

Des obstacles se dressent pourtant entre ces entreprises et le destin glorieux qui leur est promis. On peut lister : la frilosité des financiers vis à vis des projets, l'attente utopiste de la rupture technologique, l’absence de confiance en l'avenir, l’attitude déloyale de certains grands groupes, les tensions sociales, et quelques autres...

Selon certains média, les jeunes diplômés français seraient partagés en trois catégories : ceux qui profitent du système en devenant fonctionnaire, ceux qui fuient à l'étrangers pensant trouver la réussite, et ceux qui subissent le système, qui sont chômeurs ou dans la précarité après leurs études. Il existe sans aucun doute une autre catégorie, celles des hommes et des femmes qui entreprennent car ils croient en l'avenir. N'oublions pas non plus ni les fonctionnaires qui ont une réelle passion pour les missions qui leur sont confiées, ni les expatriés qui sont les ambassadeurs d'une France au rayonnement mondial.

Ainsi, pour que la fonction publique ne soit plus un refuge mais redevienne le ciment de notre société, pour que les expatriés ne soient plus des fuyards, pour que ceux qui restent ne subissent plus le système, il faut donner une chance à ceux qui ont la volonté d'avancer. Pour cela, je propose un nouvel équilibre économique.

Cela passe par le renouveau du dialogue social à travers des syndicats représentatif des salariés, ce qui n’est pas le cas avec 8% de syndiqués aujourd’hui, par le développement de la participation, et par une refonte du soutien aux entreprises.

mercredi 10 septembre 2014

L'Europe ! l'Europe ! l'Europe !

Nos responsables politiques, de gauche comme de droite, attendent "des investissements européens" pour relancer l'économie, mais en quoi cela peut il améliorer notre situation ?
En rien évidement.
Les investissement européens viennent des cotisations des 28 états membres, or nous sommes la seconde puissance économique de l’Europe, la 5ème mondiale. Ce sont donc les autres qui attendent nos investissements. L’Europe ne doit pas être vue, pensée, et utilisée comme vache à lait, mais bien comme un marché commun, source de richesse par les échanges. Pourtant les seuls responsables politiques à ne pas voir l’Europe comme un vaste coffre fort sont les euro-septiques ou les europhobes.

Certes la meilleure réponse à la situation économique actuelle serait communautaire. Mais la communauté ne peut fonctionner que si chacun tient son rôle. Or ce n'est pas le cas de notre pays!
Quelles reformes structurelles ont été lancées ? Quelles innovations politiques ont été proposées ?
Aucune.

Ce n'est pas à l'Europe de nous venir en aide, c’est à nous de sortir de l'ornière pour faire grandir l'Europe. L'union est un multiplicateur de puissance, certainement pas la puissance en elle même.



« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri, en disant : l'Europe ! l'Europe ! l'Europe !... mais ça n'aboutit à rien et ça ne signifie rien. Je répète : il faut prendre les choses comme elles sont. »
Charles De Gaulle, 1965.