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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

jeudi 20 juin 2013

La sclérose des Élites Françaises

Je voudrai partager ici deux articles publiés sur le blog du Colonel Goya.

Il y traite de la sclérose de nos élites, non pas par leur incompétence, ils sont compétents et bien formés, mais par l'absence de diversité. Cela induit une pensée unique, un manque d'innovation et d'idées nouvelles. Eux, à qui la société confie son destin, ne sont plus capables de la faire avancer.

Voici les deux articles traitant du sujet :


mardi 18 juin 2013

L’OTAN et la souveraineté

Qu’est-ce que l’OTAN ?

Une alliance militaire entre 28 pays. Originalement limité à l’Atlantique Nord, l’alliance est maintenant mondiale. Son fonctionnement est basé sur une charte. Une attaque d’un non-membre sur un des membres peut être considérée par tous les membres de l’OTAN comme une agression, un casus belli, et entrainer une déclaration de guerre. C’est donc une alliance défensive. En plus de cette alliance, l’OTAN propose plusieurs structures pour : harmoniser les équipements entre alliés, harmoniser les procédures, homogénéiser le niveau d’entrainement, développer les doctrines militaires de demain, et, ultime structures, propose un commandement intégré qui permet de pourvoir gérer sous commandement unique des opérations militaires de grandes envergure. A l’image du « Suprem Allied Command » dirigé par le Général Eisenhower lors de la seconde guerre mondiale. Il y a plusieurs niveaux de participation à l’OTAN : chaque membre choisi « à la carte » à quelle(s) structure(s) il veut participer. Il finance les structures auxquelles il participe, plus une participation plus générale pour le fonctionnement de l’alliance.


Historiquement la France est membre de l’OTAN. En 1966, le Général De Gaulle, alors président de la République, décide de faire sortir la France du commandement intégré de l’OTAN. C’est un coup de tonnerre, en pleine guerre froide, pour nos alliés. Il s’agit de s’affranchir de la tutelle américaine à une période clé : la France retrouve son statuts de grande puissance, après le camouflé de Suez. Mais c’est plus un geste de politique bilatérale (France-USA) voire de politique intérieure (donner une preuve de l’indépendance française aux français) qu’un geste de politique internationale, de géopolitique. En effet la France ne quitte pas l’alliance et reste un allier sur l’OTAN. En 2009, M. Sarkozy permet à la France de rejoindre le commandement intégré de l’OTAN, c’est la fin d’une exception française qui n’avait plus lieu d’être. La France, puissance mondiale par ses territoires d’outre-mer, puissance militaire par ses armées qui couvrent l’ensemble des spectres de missions, puissance politique par sa position dominante en Europe (Partagé avec l’Allemagne) et sa dissuasion nucléaire, a un rôle à jouer dans l’OTAN. Sans être présent dans le commandement intégré on se limite, en temps de paix, à un rôle d’observateur, alors qu’en étant présent dans le commandement intégré de nombreux postes d’officiers généraux son attribué aux Français ; ce qui permet premièrement d’être un observateur mieux informé, et d’avoir un poids important sur les décisions de l’Alliance. 


Nombreux sont ceux qui sont partisans d’un retrait de la France, du commandement intégré, voire de l’ensemble de l’alliance. Ils reprochent à l’alliance de faire prendre une part de souveraineté à la France.

Cette accusation est-elle fondée ?

Regardons ce qu’apportent l’OTAN et le commandement intégré.
Premièrement en temps de paix : c’est un pôle d’entrainement international majeur, c’est une plateforme d’harmonisation avec nos alliés (un exemple les calibre de munition : 7,62 pour le standard OTAN, on pourrait choisir du 7,63 ou 7,65 qui sont équivalent mais choisir le standard OTAN permet d’alléger les chaines logistiques lorsque l’on intervient avec des alliés), c’est un moyen de confronter nos visions doctrinales avec nos alliés…
En temps de crise, c’est la possibilité de s’appuyer sur des alliés avec lesquelles les procédures ont été harmonisées, et le commandement travaillé en temps de paix.


Reste finalement le risque de se voir entrainer dans une guerre non voulu, soit parce qu’elle serait contraire à notre vision du monde, soit parce qu’elle est contraire à nos intérêts.

C’est bel et bien un risque, mais un risque inhérent à toute alliance militaire. 

Attardons-nous un peu plus sur les cas où l’alliance a fonctionné : entrée en guerre des autres membres, et les cas où elle n’a pas fonctionné. Prenons s la guerre des Malouines : 1982, l’Argentine attaque le Royaume-Uni en envahissant les iles Falklands. Après une campagne aéronavale et terrestre, le Royaume uni reprend, seul, son territoire des Falklands au prix de 258 morts, une trentaine d’aéronefs, 4 navires de combats, 2 navires de soutien. Quelles réactions de l’OTAN ? Une timide aide des Etats-Unis tiraillés entre son allié historique et un pays de sa zone d’influence américaine, et un encore plus timide soutient français en complétant l’entrainement des pilotes britanniques.

2011, le Colonel Kadhafi est aux prises avec une rébellion, et tente de la faire disparaitre dans un bain de sang. La communauté internationale réagit, la France en tête, suivie du Royaume-Uni, après quelques jours de bombardement les USA entre dans la danse. Le volume des aéronefs au combat au-dessus de la méditerranée et de la Lybie devient important et demande un commandement centralisé. L’OTAN est désigné pour diriger les opérations. La transition entre les commandements nationaux et le commandement centralisé peut se faire en quelques jours garce au travail fait en amont. L’efficacité des frappes est décuplée par cette centralisation. Dès lors d’autres pays de l’OTAN rejoignent la coalition, mais on est loin d’avoir l’intégralité des pays de l’alliance engagée. L’Allemagne par exemple, membre à part entière de l’OTAN, a jugé que la guerre contre le Colonel Kadhafi n’était pas une bonne idée, elle s’est donc abstenue de participer à la coalition malgré les appels de ses alliés.

Peut-on dire après ces différents exemples que l’OTAN limite notre souveraineté ?

La réponse est visiblement non, chaque membre choisi son degré d’implication dans chaque conflit. L’engagement total de l’alliance ne peut se faire qu’à l’unanimité. Mais il est, à mon sens, important de répondre favorablement aux demande de soutient de nos alliés, tant que cela ne va pas à l’encontre de nos intérêt, car nous seront heureux de les trouver avec nous si un ennemi venait à apparaitre et à nous agresser.


L’autre accusation qui vise l’OTAN est son rôle concurrent avec la PSED, l’alliance limiterai, voir rendrait impossible, le développement de l’Europe de la défense. 

Qu’en est-il ?

L’OTAN regroupe une très large partie des pays de l’union européenne mais aussi une multitude de pays plus ou moins éloigné culturellement et géographiquement (sans corrélation entre géographie et culture).

Qu’est ce qui limite l’Europe de la défense ?

Assurément les pays européen ont des forces armées de tailles raisonnables, certes limités pour certains, en constante régression, mais existante, bien équipées et organisées. Il ne s’agit donc pas de créer une ou des armées. Mais de les uniformiser, et d’en mutualiser l’usage.

L’OTAN offre à ce titre une opportunité gigantesque : elle a standardisé nos armées, tant au niveau équipement que opératif. Il y a encore du travail, mais les bases sont présentes. 

La principale amélioration possible pour uniformiser nos armées est de faire des appels d’offres communs, et de faire des achats préférentiellement européen. Il est en effet inadmissible que l’Italie, le Danemark, et bien d’autres achète des avions américains, que les français achètent des drones israélo-américains, que les espagnols utilise des systèmes d’armes eux aussi américains. Il ne s’agit pas de renier l’alliance avec les USA, mais de soutenir l’économie européenne. Je reviendrais prochainement sur le lien entre industrie de défense, excellence de la recherche scientifique, et emploi. Mais pour acheter européen il faut une conscience européenne, une volonté politique de faire vivre l’Europe. 

Après cette uniformisation des armées restent à en mutualiser l’usage.

La création d’une armée totalement européenne, avec suppression des armées nationale ? La perte de souveraineté est trop importante. Reste la solution de faire travailler nos armées ensembles, pour avoir de véritables gains, financiers et/ou opérationnels, il est nécessaire d’imbriquer le fonctionnement des armées de chaque pays.

Et ensuite ? Dans l’état actuel de l’Union Européenne, on aura des armées bien équipées, bien entrainées, certainement terriblement efficaces, mais dédiée aux champs de manœuvres, incapable d’être déployée. En effet l’imbrication donnera des armées indépendantes les unes des autres. Il sera donc nécessaire que l’UE entière soit d’accord avec une intervention pour déployer des armées. Et cela n’est jamais arrivé. Libye, Mali, Irak...

L’union politique est nécessaire pour faire aboutir ce projet.


Alors quel concurrence avec l’OTAN ?

On pourrait développer le même type d’alliance avec uniquement des pays européens évidement. Mais ce serait redondant avec l’OTAN, mettrait à l’écart des aillés historiques, et ferait tomber nos territoires d’outre-mer hors alliance en quelques sorte. 

On peut résumer la situation tel que suit :

- L’OTAN permet d’être dans une grande alliance militaire sans nous obliger à accepter des guerres que nous ne souhaitons pas.
- C’est un moyen de travailler avec nos alliés
- La défense européenne n’avance pas à cause des différentes politiques nationales

A mon sens, le meilleur schéma est :

- Une continuité de travail dans le cadre de l’OTAN, avec des réformes de ce système trop alourdit par la fin de la guerre froide.
- La création d’une politique industriel & scientifique commune en Europe, ainsi qu’une politique d’équipement uniformisée. Dans le cas d’absence d’accord à l’échelle européenne : continuer sur cette voie avec des accords bilatéraux, comme ceux de Lancaster House.
- A terme, aller vers une politique extérieur commune à toute l’EU, mais c’est un autre sujet… et un travail de longue haleine.

vendredi 14 juin 2013

Le plus beau musée du monde

La France serait-elle le plus beau musée du monde ?

Ancré dans son glorieux passé, la France vit elle dans le présent ? Ou les français se réfugient ils dans le pessimisme et le déclin ?

La France a-t-elle retrouvé après 1945 son statut de grande puissance pour revivre les déboires du début de la dynastie capétienne après les grandes heures de la puissance carolingienne ? Voir s’affronter, sur le territoire Franc, différents grands vassaux après avoir eu des années prospères sous l’égide de Charlemagne ?

Ce ne fut sans doute pas le souhait du Générale De Gaule, artisan du redressement de la France dès 1940. Mais c’est visiblement le cas avec des français qui refusent, par principe je crois, les reformes. Certains s’opposent aux réformes des retraites, d’autres aux hausses d’impôts sur les sociétés, certains à l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, d’autres à l’introduction de l’anglais dans les universités, certains à l’énergie nucléaire, d’autres à la force armée, certains à l’énergie éolienne, d’autres à l’Europe, bref la majorité s’oppose à tout, à tout ce qui est nouveau.

Stoppons l’évolution ? Pourquoi pas.

Mais il faut de la nouveauté dans l’absence d’évolution. Sans évolution un pays meurt. Voulons-nous la mort de la France ? Non, je ne le pense pas. De l’extrême droite à l’extrême gauche chacun est attaché à la France, pour des raisons bien différentes. Jeanne d’Arc pour les uns, Aristide Brian pour les autres, Sarthe, Viel, De Gaulle, Richelieu, Jaurès, Jean Moulin, Maurois… Tous trouverons dans la France une image qui leur inspirerons leurs idéaux.

Alors devenir un pays musée ?

Oui, abandonnons certains secteurs d’activités, orientons tout vers le tourisme, les activités traditionnelles, et le luxe. Peugeot retourne aux moulins à café, et Saint Gobain aux vitraux.

Fixons nos lois dans une tradition pure, sauf en ce qui concerne le tourisme.

Visitez le plus beau musée du monde, la France. 675 417km² de musée à découvrir, venez vite en familles !


Ça vous tente ?
Pas moi. Je préfère une France conquérante, moteur d’une union européenne qui reprendrait sa place dans le monde. Une France qui accepterait de faire des efforts pour sauver son système social, qui soutiendrait un effort militaire pour garantir la sécurité de la liberté, qui resterait le pays des droits de l’homme, qui favoriserait son rayonnement par une communication avec l’étranger, qui ferait du monde de demain un monde propre, qui serait capable de sacrifier une part de sa souveraineté à des partenaires sur l’autel de la grandeur plutôt que de vendre cette même souveraineté à des ennemis de la liberté.

mardi 4 juin 2013

« Crise, Crise, Crise !»

Oui, certainement qu’il y a une crise économique. Mais est-ce une crise qui touche les individus ou les sociétés ? Nous touche-t-elle personnellement ou touche-t-elle des ensembles ?
Bien sur quelle touche certains d’entre nous personnellement : c’est ce que les medias nous montrent. On parle de la crise dans le pays, de la crise en Europe, aux Etats Unis,… Mais c’est toujours pour mettre en avant l’individu, et jamais la société. Il est malheureusement bien normal que, dans un monde occidental où l’individualisme est désormais omniprésent, cette personnification de la crise ait lieu.

Devons-nous en oublier le risque couru par notre civilisation ?
                Définissons d’abord ce qu’est notre civilisation : Elle trouve ses fondements dans différentes civilisations disparu : Grec, Romaine… Elle a une limite poreuse avec les quinze siècles de monarchies Européennes. Elle est née de la pensée des Lumières au XVIIIème siècle. Et elle s’est bâti sur l’industrialisation. C’est la vision d’un monde où la liberté prime.
                Sommes-nous attachés à cette civilisation ? Si la réponse est non, alors laissons cette fameuse crise emporter tout sur son passage en ne se souciant que de notre individualité. Si la réponse est oui, alors défendons-la.
Elle a déjà été fortement menacée dans le passé mais elle est sortie victorieuse : contre le totalitarisme fut obtenues par les armes d’une part (Seconde Guerre Mondiale), par l’économie d’autre part (Guerre Froide). Comment Hitler, ce fou sanguinaire, a pu arriver à menacer le monde ?
Simplement en s’appuyant sur une crise économique grave. Cette crise amène l’Allemagne au bord du gouffre, avec un chômage de 30% et une confiance en sa, certes très jeune, République très limité elle sombre dans la facilité avec ce populiste et grand orateur, qui serait aujourd’hui qualifié de bon communiquant.

Restons vigilants face à une résurgence de courants extrêmes qui nous emporteraient vers une guerre. Ne baissons pas la garde qui militairement nous préserverait d’une guerre apportée par un pays ayant glissé vers l’extrémisme. Portons haut les valeurs de la paix mais restons prêts à nous défendre et à défendre nos amis.

En 1945, à la tribune de la toute nouvelle Organisation des Nations Unis, nous avons dit plus jamais ça. En 1946, après le procès de Nuremberg, nous avons dit plus jamais ça. A l’école après les, toujours insupportables, extraits de Nuit et Brouillard nous avons dit plus jamais ça. Le devoir de mémoire nous amène à Oradour-sur-Glane, village martyr, alors on dit encore une fois plus jamais ça. Et pourtant l’histoire se répète, encore et toujours. Loin en Afrique ? A des milliers de kilomètres en Asie ? Oui, mais aussi en Europe, à 2h de vol de Paris, à 200 kilomètres de la frontière Italienne : La Bosnie… ses villages martyrs, ses Oradour-sur-Glane par dizaine. Il y a 70 ans ? Non, il y a à peine 20 ans. Alors restons vigilants. Gardons à l’esprit ces images.

L’Union Européenne a eu en 2012 le prix Nobel de la Paix, même si ce prix n’est, à certains égards, que peu mérité, soutenons cette union de la paix, pour la paix. Trop de gens aujourd’hui, sous la pression d’une partie des medias, la rejette.


Une multitude d’autres menaces pèsent aujourd’hui, comme toujours, sur notre civilisation. Elles sont toutes liées à l’extrémisme.
Certaines Religions, l’obscurantisme, le repli identitaire, le communautarisme, le racisme.

Luttons contre eux, contre toutes ces formes d’extrémismes et pas uniquement contre le racisme, souvent mis en avant avec raison, mais malheureusement au détriment de toutes les autres formes d’extrémismes. Parce que la réponse à cette crise, nous la trouverons ensemble. Parce que la réponse à cette crise devra être celle de la liberté.