Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

lundi 9 mars 2015

L'avenir de agriculture

Bruno Le Maire affirme clairement qu'il faut arrêter de demander toujours plus d’efforts à la filaire agricole pour limiter son empreinte écologique. C'est une position irresponsable, dangereuse et tournée vers le passé.

L’agriculture française est en effet confronté à des problèmes de fond important : les contraintes écologiques sont nombreuses, contraires aux attendent des groupes de pression (lobbying), et rendent les produits français plus cher donc non concurrentiel avec l’étranger. Ainsi les agriculteurs français ont le choix entre ne pas vendre ou vendre sans marge. 

La réponse de B. Le Maire vise à libérer les agriculteurs de ces contraintes pour les rendre plus compétitifs. C’est une mauvaise réponse. En effet la guerre de la compétitivité dans l’agriculture industrielle est d’ores et déjà perdue sauf à vouloir imiter un modèle américain où l’OGM est roi, où les producteurs de lait ne gèrent que des mouroirs de bêtes exploitées, où la chimiculture a remplacée l’agriculture.

La guerre agricole de demain sera celle de l’eco-responsabilité : la fin de la contre-productive profusion de pesticides, la fin de l’engrais à outrance qui ne favorise que certaines algues dans les cours d’eau, la fin de la monoculture créatrice de déséquilibres. Ainsi il faut renforcer encore et encore cette lutte contre l’éco-destruction.

Bien sur nos produits français seront bien plus chers que ceux venant de pays où l’agriculture restera le terrain de jeu d’industriels sans scrupules. Mais étant donné l’enjeu de sanitaire il est parfaitement possible de mettre en place des barrières à nos frontières pour interdire tous les produits ne respectant pas les mêmes exigences que nos propres agriculteurs. Ces barrières existent pour de nombreux produits : on ne trouve pas en Europe de voitures aux normes indiennes, de biberons aux normes chinoises, etc.

Par ailleurs, la taille des exploitations agricoles doit cesser d’être continuellement revue à la hausse. Ces modèles productivistes ne sont soutenus que par les multinationales vendant les intrants. En effet, des études de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) ont montré qu’une exploitation de petite taille mais gérée de façon scientifique était plus rentable qu’une grosse exploitation industrielle. Ce type d’exploitation a taille humaine est doublement durable : d’un point de vue environnemental bien sûr, mais aussi vis-à-vis du nombre de personnes qui en vive.

Bien sur ces changements imposent des réformes de fond et un changement de notre façon de consommer. Les importations doivent être contrôlées : les produits ne respectant pas ces normes ne doivent plus être disponible sur le territoire. Il faut accepter, pour le consommateur, d’avoir moins de choix au moment de l’achat, et d’arrêter de réduire continuellement la part du budget destiné à la nourriture.

Monsieur Le Maire, vos propos sont inquiétants et vous décrédibilisent complètement vis-à-vis de tous ceux qui, à juste titre, ont conscience que l’écologie représente l’avenir.