Citation du moment

« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

mardi 29 juillet 2014

Politique écologique

« Dans la vie il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent.»
Antoine de Saint-Exupéry, Vol de nuit.

Nous sommes tous acteurs de la politique énergétique, car nous consommons tous de l’énergie mais c’est à l’Etat de donner les grandes orientations de cette politique et de légiférer pour structurer cette transition. C’est à l’Etat de fédérer ces forces en marche.

En 2007 Nicolas Hulot avait imposé une orientation écologique à la campagne présidentielle avec le Pacte Ecologique. En 2012, avant même le premier tour, une alliance entre les écologistes d’EELV et le Parti Socialiste était organisée avec pour but de contraindre le PS à des concessions écologiques, EELV participe au gouvernement malgré le très faible score d’Eva Joly à l’élection présidentielle. Dès lors nous pouvions nous attendre à une marche en avant vers l’indispensable transition énergétique. Pourtant rien ne semble s’accélérer. Quelques mots sur une réduction du nucléaire à 50% de la production française d’électricité, une hésitation sur les gaz de schistes, de maigres décisions sur les parcs éoliennes en mer, de belles paroles sur les voitures électriques, une fiscalité écologique réduit au néant par des impôts tous azimuts...

Il faudrait pourtant dès aujourd’hui une politique franche en faveur d’une transition énergétique contrôlée. Bien sur l’état n’a pas les moyens de financier lui-même l’ensemble des évolutions nécessaires, mais il peut, et doit, les imposer. Imposer une règle pour aujourd’hui, un objectif pour demain, une vision d’avenir. Il conviendra de fixer, dans la loi, des échéanciers pour l’application de chaque mesure car aujourd’hui aucune réponse aux problématiques écologiques ne semble prête. Pour qu’elles le soient, il faut innover et prendre des risques... Seules les grandes entreprises ou les grands investisseurs le peuvent aujourd’hui. Et ils ne veulent le faire que si, et seulement si, l’avenir est clair, dégagé, certain. Avec une loi, ambitieuse et stricte, l’Histoire sera guidée et l’industrie rassurée. L’état aura créé une force qui marche, les solutions suivront !

Voici mes propositions.

  • Bâtiment
Toute construction neuve devra obéir à des normes strictes en termes d’écologie. Il ne s’agit pas de mettre en place une pléiade de règles absurdes (hauteur de plafond, position des prises, largeur des portes,...) mais bien d’encadrer les pratiques : le bilan énergétique devra atteindre une certaine limite minimum, dans le cas contraire le permis de construire serait refusé que ce soit pour les particuliers ou les entreprises. Le seuil doit être placé haut avec, par exemple, l’intégration de chauffe-eau solaire obligatoire, la limitation des fenêtres orientées au nord, etc. Les rénovations doivent elle aussi être encadrées avec la même fermeté. Cette réglementation est bien plus complexe que pour les bâtisses neuves car les rénovations se font sans permis de construire. Une déclaration en marie de tous travaux d’une valeur supérieure à une certaine somme pourrait être envisagée. Bien sûr cela demandera des investissements plus importants sur l’immobilier, ici l’état peut intervenir en proposant des prêts à taux nul pour effectuer ces travaux. En parallèle les entreprises du secteur devront changer leur façon de travailler pour répondre au cahier des charges, les architectes devront innover pour apporter des solutions compétitives. De plus, pour réduire les émissions de gaz à effets de serre (GES) les chaudières à combustible fossiles devront être interdites à moyen terme (une échéance à 5ans après le vote de la loi me parait raisonnable). De nombreuses autres mesures doivent être prises, comme l’obligation de compenser l’installation d’outils de confort, comme les climatiseurs, par une production d’énergie local et renouvelable (panneaux solaire, éolienne...).

  • Transports
Pour atteindre des objectifs ambitieux en la matière il faut nécessairement changer de mode de transport mais aussi limiter les déplacements inutiles, d’hommes comme de marchandises. Concernant le transport de ces dernières, il me semble intéressant de mettre en place une fiscalité indexée sur les émissions de GES. C’est quelque part la philosophie de la taxe carbone de N.Sarkozy ou celle de l’écotaxe de F.Hollande. Mais ces deux projets avortés furent présentés comme de nouveaux impôts, jamais comme un rééquilibrage écologique du secteur. En effet cette taxe doit est appliquée parallèlement à une réduction d’un autre impôt (charges salariales par exemple), et être fortement incitative pour abandonner à la fois les long trajets de marchandises et des modes de transports polluants. Dans le même temps l’Etat doit développer les réseaux ferroviaires et fluviaux, de même de les infrastructures de cabotage. Ces grands travaux doivent être financés par la nouvelle taxe et par des investisseurs privés, futurs acteurs de ces nouvelles activités, attirés par cette opportunité. Cette transition doit prendre du temps, mais un échéancier précis, et ambitieux, doit être présent dans la loi. Concernant les véhicules particuliers il est du devoir de l’Etat d’obliger les constructeurs automobiles à produire des voitures à consommation réduite. Comme pour de nombreuses mesures présentées ici, la loi doit fixer une date pour l’interdiction de vente de véhicules neufs ayant une consommation en hydrocarbures supérieure à une certaine limite, cette limite pourrait évoluer à la baisse, progressivement. L’industrie automobile et pétrolière assurera sa mutation d’elle-même.

  • Industrie
Les émissions de GES par l’industrie concernent évidement le CO2 mais aussi d’autres gaz tel que le méthane. Les installations industriel étant fixe et prennent, des filières de valorisation de ces émissions doivent être mises en place. Le méthane et les autres combustibles peuvent être soit brulés localement (pour chauffer les locaux et les habitations avoisinantes, ou pour produire de l’électricité...) soit envoyer distribué à d’autres utilisateurs (autres industries, particuliers, collectivités territoriales...). Le CO2 doit être lui aussi utilisé, on pensera à la production de biocarburants déjà citée ici, mais aussi à d’autres filières qui doivent être développée. Cette valorisation doit devenir une obligation, premièrement je propose d’utiliser la taxe sur les émissions de GES déjà existante et d’augmenter sa valeurs régulièrement avant d’arriver à une interdiction des émissions au-dessus d’un volume très faible.

  • Bio-carburants
Les biocarburants utilisés aujourd’hui sont, en majorité, un drame pour l’environnement : en France ils empiètent sur les zones agricoles initialement destiné à la production de nourriture, et chez les principaux producteurs c’est par la destruction des forets que des terres arables sont gagnées. De plus ils ne résolvent en rien la dépendance énergétique de notre pays vis-à-vis de l’extérieur. Les bio-carburants sont donc une chance, car ils permettent d’utiliser les technologies actuelles (principalement les moteurs) tout en étant renouvelable et avec un bilan carbone proche de zéro. Il faut donc interdire les bio-carburants dits de première génération (qui utilisent des denrées comestibles ou incitent à détruire les forêts) pour passer aux générations suivantes : utilisation de déchets non valorisé (comme la tige du maïs) ou de biotechnologies (exemple : micro algues). Après la transition énergétique, la consommation résiduelle d’hydrocarbures dans notre pays doit être assurée par ce type de carburants. Cette production pourra se développer avec l’interdiction des bio-carburants non conformes, une réduction des taxes sur ces biocarburants, et avec l’interdiction faites aux industriels de rejeter des GES dans l’atmosphère des investissements seront naturellement fait pour les valoriser.

  • Production électrique
o Photovoltaïque
Longtemps sur-subventionnées ces technologies doivent continuer à bénéficier du soutien de l’état pour leurs développements mais cela ne doit se faire ni au détriment du déficit de l’état ni à celui des compte d’EDF. De plus de nombreuses subventions pour les petites installations sont détournées pour la création de véritables centrales solaires. Ainsi les particulier doivent continuer de bénéficier de crédits d’impôts sur les panneaux sous réserve d’être : à haut rendement (par exemple couplés à d’autres systèmes, voir ici), fabriqués suivant un cahier des charges respectueux de l’environnement (ce qui est loin d’être la cas actuellement), dans la limite de la consommation du, ou des, logement concernés par l’installation, enfin cette énergie doit pouvoir être utilisée, le cas échéant, localement pour limiter l’impact des coupures des réseaux. En dehors de ces conditions aucun crédit d’impôt ne devra être accordé. Pour les professionnels, le crédit d’impôt ne semble pas se justifier, ce type d’installation est un investissement il doit donc à terme rapporter de l’argent. Seul un crédit à taux zéro est envisageable. Le tarif de rachat par EDF doit être ramené à son prix juste, ce qui limiterait la rentabilité des installations mais inciterait à l’installation de panneaux à haut rendement et de qualité supérieure.

o Hydroélectrique
La priorité concernant cette énergie est de pérenniser nos grandes installations, des fonds doivent être disponibles pour la revalorisation et le cas échéant leur remplacement. Par ailleurs il est souhaitable de développer les microcentrales électriques, Pour cela deux possibilités sont à envisager parallèlement : d’un côté l’incitation aux particuliers et investisseurs d’installer ces centrales avec une consommation locale et/ou un rachat par EDF de cette énergie, de l’autre une installation par EDF de ces microcentrales moyennant une redevance payée au propriétaire foncier. Ce développement doit être en partie à la charge des mairies, qui connaissent parfaitement leur territoire, une dotation exceptionnelle, limité dans le temps, pourrait être accordée aux communes qui faciliteraient ce type d’installation.

Éolien
Un réel retard sur ce type d’énergie existe en France, mais ce retard est en passe d’être comblé. Pour ne pas laisser ce secteur, prometteur à la fois pour la création de richesses, d’emplois, et le potentiel à l’export, dans l’expectative, il faut inscrire dans la loi des objectifs ambitieux sur une quinzaine d’année. L’éolien off-shore semble présenter le plus fort potentiel, y compris avec des technologies innovantes, comme toujours la stabilité des perspectives à long terme rassureront les investisseurs et permettront de développer ce secteur. La même logique est à appliquer aux hydroliennes.

o Nucléaire
Sensible à plus d’un terme, après avoir été en grâce durant plusieurs décennies, avec l’illusion de l’énergie infinie et à bas coût, l’énergie nucléaire traverse une période politiquement trouble depuis 30 ans. Comme toute technologie il est possible de l’abandonner, mais contrairement à la majorité des autres le retour sur investissement se fait sur plusieurs décennies (environ 60 ans), pour comparaison le retour sur investissement des technologies photovoltaïque se fait sur 20 ans. Le nucléaire plus que d’autre doit donc être l’objet d’une stratégie de long terme, la constance politique est de mise. AU début de la décennie 1980 l’Etat lance SuperPhénix, malgré des succès probant pour un prototype cette technologie est arrêtée après moins de 20 ans à l’occasion d’une alternance politique. De tels errements sont terriblement néfastes à la fois aux technologies, donc à la sécurité, aux finance de l’Etat (et d’EDF), ainsi qu’à l’environnement car un temps précieux, avant la transition énergétique, est perdu. Voici mes proposition à la fois pour assurer une transition énergétique sans émissions de GES, et avec en vue la suppression totale de la fission nucléaire de la production d’énergie.
Les 58 Réacteurs à Eau Pressurisés (REP) encore en service ont un âge (raccordement au réseau) minimal de 17 ans. Il est nécessaire de planifier leur fermeture dès aujourd’hui. Leur successeurs, les EPR, sont bien plus sécurisés et sécurisant mais ne présentent aucun des apports que l’on est en droit d’attendre de nouveaux réacteurs. Les grands acteurs du domaine (CEA, Areva, EDF, CNRS) doivent dès que possible se lancer dans le développement d’un nouveau réacteur qui doit : être rentable sur 40 ans en prenant en compte les évolutions et le démantèlement avec un tarif d’électricité proche de l’actuel, avoir un niveau de sécurité nucléaire inédit (la solution technologique pourrait être les sels fondus, être en mesure d’incinérer les déchets par transmutation. Cette dernière condition implique d’être surgénérateur donc de pouvoir utiliser 100 % de l’uranium naturel (contre 0,72 % actuellement), dès lors ces réacteurs pourrait consommer, en partie, l’uranium 238 stocké à la Hague (environ 200 ans de stock) ce qui limiterait notre dépendance aux fournisseurs de minerai (Nigeria en autre). La production en série de ces réacteurs doit commencer dès qu’ils seront prêts, et ils doivent remplacer les REP encore à service. En attendant le développement de ce futur réacteur chaque fermeture de REP doit s’accompagner de la mise en service d’un EPR.
Ainsi le parc de réacteurs nucléaires doit être intégralement renouveler à moyen terme. La production d’électricité de ces centrales doit rester stable en valeur absolue, mais sa part dans le mix énergétique doit diminuer au fur et à mesure du développement des autres sources. L’arrêt du premier EPR doit intervenir entre 2055 et 2075 dès lors une nouvelle décision devra être prise : les remplacer ou entamer la sortie progressive du nucléaire. Il est raisonnable de penser qu’à cette date d’autres technologies seront matures pour prendre le relai. Selon ce plan la fin du nucléaire interviendrait à une date proche de 2100, 60 ans après la mise en service du dernier remplaçant des REP. Concernant la gestion des centrales, les mesures de sécurité doivent être strictes : le laxisme des dernière décennies ne doit plus avoir lieu, pour cela l’Autorité de Sûreté Nucléaire doit avoir les moyens, financiers et humains, de mener des audits complets et indépendants. Ces audits doivent remonter à la tête de l’Etat, aux associations (Greenpeace,...) et aux média. L’Etat doit obliger les opérateurs à respecter les recommandations. De plus les centrales ne doivent plus être des viviers à sous-traitants. EDF doit reprendre la main sur la gestion de ses réacteurs, et chaque sous-traitance doit être justifiée et agréé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. D’ici la fermeture de ces réacteurs, la France utiliserait une énergie nucléaire propre vis-à-vis des générations futures grâce à la transmutation des déchets, fiable, et économiquement rentable. Cela permettrait une transition énergétique sereine vers des énergies décartonnées.

o Biomasse et autres
D’autres sources, très diverses, existent mais ne sont ni fiable ni économiquement rentable. On pensera à la méthanisation dont les rejets toxiques sont trop importants pour soutenir une installation massive de ces instruments. Néanmoins si l’arrêt du l’utilisation des énergies fossiles à moyen terme est inscrite dans la loi alors des investissements important viendrons du secteur privé pour développer ces technologies balbutiantes.



A l’écart de la transition énergétique d’autres enjeux écologiques sont à prendre en considération avec le même sérieux. Il faut drastiquement réduire la production de déchets qui s’accumulent partout. Avant-hier dans les campagnes, hier dans les mers, aujourd’hui dans les organismes vivants, demain dans les hommes, ces déchets sont souvent toxiques, cancérigènes, ou simplement malsains ou dangereux. Du 7ème continent aux nuages de microparticules la dissémination des déchets est un drame sanitaire et écologique. Bien sur la France seule ne réduira pas la masse de déchets abandonné dans la nature, mais il est de notre devoir de montré l’exemple, d’être comme nous l’avons été à la fin du XVIIIème siècle, les précurseurs d’une révolution.
Pour cela je préconise d’aller vers une généralisation des emballages et produits biodégradables et/ou recyclables. Il est adhérant de trouver dans nos poubelle une large partie d’emballages, souvent à base de plastique, qui ne sont pas recyclage et encore moins biodégradable. Les solutions existent : papier et autre substituts d’origine végétal pour les emballages, les métaux, le bois et le verre pour certains produits... Les français se retrouveraient avec la gestion de 3 poubelles : une « recyclage » (déjà utilisée actuellement), une « biodégradable » (qui doit remplacer la poubelle classique actuelle), et une poubelle non recyclable/biodégradable dont la taille doit se réduire progressivement pour finalement disparaître.
Cette autre transition doit évidemment être une volonté politique et être encadrée par la loi. Cette loi doit donner une date à laquelle tout emballage ni biodégradable ni recyclable sera interdit. Une échéance de 5 ans après le vote de la loi me semble un bon objectif. Une définition de biodégradable devra bien sûr être inscrite dans la loi. De plus une autre date devra être fixée pour l’interdiction de tout produit ne pouvant pas être ni recyclé ni dégradé naturellement, l’échéancier devra être plus long mais ce sera l’aboutissement d’une révolution vers un monde plus propre et plus sain.


La politique écologique ne doit pas être vécue comme une contrainte mais comme une chance : la chance développer une industrie qui ne peut pas être délocalisée. D'autres mesures sont à prendre pour compléter ces propositions.

lundi 28 juillet 2014

Conflit Israélo-Palestinien

A la demande d’une lectrice je publie aujourd’hui quelques lignes sur le conflit israélo-palestinien.

Conflit religieux, conflit plurimillénaire, ce conflit fait beaucoup écrire. Tous les points de vue sont représentés, des plus extrêmes aux froids constats, dans toutes les langues, et vu de tous les peuples ou presque.

Le premier chapitre est généralement consacré au regard de l’auteur sur ce conflit. On trouve une vision d’un peuple d’Israël martyr depuis qu’il est peuple jusqu’aux roquettes d’aujourd’hui en passant par le drame Européen. A l’inverse on peut trouver la vision d’un peuple Gazaoui dominé et poussé dans la misère depuis toujours par un David dont la fronde provient d’un géant Américain. D’autres avis sont glacials tel que le fréquent « ils s’arrêteront quand ils seront tous mort ».

Dans le second chapitre les responsables sont désignés. Quels responsables ? Les pharaons fuient par Moïse ? Ou Moïse lui-même ? Mahomet peut être ? Les croisades occidentales ? Les multiples spoliations des populations juives ? Le génocide du XXème siècle ? Le gouvernement anglais qui a promis des terres déjà promises ? Les alliances arabes de la seconde moitié du XXème siècle ? Les athées sauront désigner le, ou plutôt la, seule responsable. Les intégristes religieux pourraient proposer « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » ! Mais à quoi bon ? A quoi bon chercher des responsables ? Ce conflit ne se réglera pas en trouvant un responsable, il se réglera quand les deux partis auront la volonté commune de finir cette guerre. Deux grands royaumes Européens ont connu une Guerre de Cents Ans et plusieurs siècles d’autres guerres avant de découvrir les bienfaits de l’Entente Cordiale. L'espoir demeure.

Puis la conclusion propose des solutions à ces peuples : faire de Jérusalem une ville internationale certainement inspirée par le beau succès de Danzig, ou créer un grand état d’où la religion serait absente en sommant Israël et la Palestine comme si la laïcité effacait les religions à sa proclamation... Mais est-ce à nous d’en proposer une ? Individuellement peut être, en association surement, mais toujours dans le respect de l’autre, jamais dans la haine. Ce conflit doit-il dépasser ses frontières ? Bien sûr ! Les manifestations sur notre sol doivent elle être autorisées ? Bien sûr ! Mais elles ne doivent être ni des appels à la violence, ni des rassemblements d’extrémistes religieux. Car le conflit israélo-palestinien ne se résoudra pas par une Saint Barthelemy régionale, mais par une entente entre Etats souverains. Et c’est cette ligne que la République Française, laïque avant tout, doit défendre. Mais l’ingérence n’amènera pas de solution : elle ne fera que renforcer la détermination des deux partis. Appeler au respect des hommes et des femmes peut sembler naïf, mais c’est le mieux que nos Etats occidentaux peuvent faire, à l’image du dernier sommet parisien.

Individuellement il s’agit de prôner la paix et la justice. Mais ne soyons pas dupe : la guerre existe, et elle continuera d’exister, ici ou ailleurs. La guerre ne peut pas être vaincue, elle sommeille seulement. Ainsi préserver la paix est une attention de chaque instant. Partout.

dimanche 20 juillet 2014

Lettre aux eurodéputés concernant le Traité Transatlantique

Déjà dénoncé ici, l’examen du traité transatlantique par le parlement européen approche. Pourtant aucun écho dans les média, aucun parti politique ne monte à la tribune pour lancer le débat. Ce traité, rédigé par des technocrates, ne sera jamais porté à la connaissance du citoyen, car bien plus que feu la constitution européenne le peuple souverain ferait front et rejetterait ce grand traité. Nos élus ne doivent pas nous priver de notre liberté le temps de leur mandat : il faut donc envoyer un signal à nos représentants pour les sensibiliser à nos inquiétudes.

Citoyen, citoyenne, agissez, réagissez, pour que vive la démocratie.


Madame, Monsieur le Député,

Les négociations autour du traité économique transatlantique (TAFTA ou TTIP) vont certainement se concrétiser prochainement, dès lors vous et vos collègues seront amenés à vous prononcer sur son adoption par l’Union Européenne. Je souhaite vous faire part de ma profonde inquiétude concernant ce traité.

Grand défenseur de l’union européenne et de notre pays, convaincu que les échanges, matériels comme immatériels, sont à l’origine de la richesse, je n’approuve pourtant pas la création de cette immense zone de libre-échange. En effet, le traité économique transatlantique tel qu’il semble se dessiner offrira notre pays, et le reste de l’Europe, en pâture aux grands groupes américains. Loin de créer de la richesse ce traité tuera dans l’œuf toute PME, voir ETI, cherchant à se développer. Pour tous les marchés publics, nos collectivités territoriales devront soit se plier à ces nouvelles règles ultra-libérales et abandonner leur politique économique territoriale, soit s’exposer à des tribunaux arbitraires. Plus aucun bouclier juridique n’existera en France alors que les Etats-Unis ne comptent pas remettre en cause ni le Buy American Act ni le Small Buisness Act.

De plus si la convergence des normes entre les deux rives de l’Atlantique pourrait permettre de multiplier les, déjà conséquents, échanges entre l’U.E. et les Etats-Unis, il n’est pas envisageable d’ouvrir nos frontières à un quelconque laxisme social ou écologique, ni à des normes aberrantes sur notre continent. La majorité des français ne veulent ni OGM dans leurs assiettes, ni interdiction des fromages au lait cru. De même, les français ne comprendraient pas que le protectionnisme soit l’apanage de l’Asie et des Etats-Unis alors que l’Europe offrirait son marché intérieur aux Etats-Unis.

Lors des dernières élections un signal fort, et inquiétant, fut envoyé à la classe politique : les français ont peur et souhaitent être protégés. L’adoption de ce traité économique transatlantique serait la matérialisation de leurs peurs et une boite de pandore, celle de la radicalisation et de l’extrémisme, serait ouverte. L’Union Européenne et les valeurs humanistes que la France défend pourraient en mourir.

C'est pourquoi je vous sollicite : ce traité ne doit pas être adopté s’il n’a pas été négocié d’égal à égal, car, rappelons le, l’Union Européenne est économiquement et démographiquement plus puissante que les Etats-Unis. De plus ce traité doit contenir des garanties concernant soit l’arrêt du protectionnisme américain pour permettre à nos entreprises de s’implanter outre-Atlantique soit un développement significatif des mesures protectionnistes en France ou en Europe. L’assurance d’un respect total de l’environnement et du principe de précaution doit être demandée. Enfin notre modèle social, culturel et juridique doit être protégé. Mon droit est latin, napoléonien mais certainement pas anglo-saxon. La dérive actuelle vers une domination de la jurisprudence est inquiétante : c’est l’annonce d’une défaite de l’Etat face aux groupes de pressions, la première étape de l’annihilation de la loi par des tribunaux qui n’auraient d’indépendant que le nom.

Madame, Monsieur le Député, il vous appartient, ainsi qu'à vos collègues, de rester vigilant sur le contenu de ce traité et de faire preuve de courage en le refusant pour préserver notre pays,  l’Europe, ses citoyens et leurs cultures.

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur le Député, l'expression de mes salutations distinguées.


mercredi 16 juillet 2014

L’inéluctabilité de la transition énergétique

La controverse sur l’existence et l’ampleur du réchauffement climatique est importante. Pour certains il est urgent d’agir avant que le climat de notre planète change drastiquement, pour d’autres ce réchauffement existe mais il est limité, à l’inverse un courant de pensée tend à dénoncer l’idée même de réchauffement climatique. Evidemment certains ont raison, d’autres tort. Mais le réchauffement climatique n’est pas le seul argument qui rend la transition énergétique indispensable. En effet les ressources de la planète sont limitées, particulièrement pour les énergies fossiles, et la dépendance à ces énergies limite notre indépendance énergétique en nous obligeant à des relations extérieures contraires aux canons de la République.

Réduire la dépendance vis-à-vis des grands producteurs de pétrole et de gaz peut passer par l’utilisation de gaz de schistes. Mais les arguments contre cette énergie sont nombreux : ces gaz sont difficiles à extraire de la roche, les méthodes actuelles sont terriblement polluantes, leurs utilisations ne diminuent en rien les émissions de gaz à effet de serre, et cette ressource n’est qu’un pis-aller temporaire. Si une méthode d’extraction non polluante est mise en place les gaz de schistes peuvent être acteurs d’une transition énergétique mais certainement pas un but à rechercher.

Plusieurs pistes sont à étudier pour remplacer les énergies fossiles, la première est l’électricité, dont il faut définir les sources, suivent l’hydrogène (difficile à maîtriser), les biocarburants, et quelques autres...

L’électricité a l’immense avantage d’être déjà largement utilisée et d’avoir un réseau de diffusion existant. Elle ne nécessite donc pas de révolution mais simplement un développement de son utilisation et un renouvellement des sources. A contrario l’électricité a un inconvénient non négligeable : son stockage est très difficile, voire impossible à grande échelle. Cependant des solutions existent comme le stockage d’énergie potentielle dans les barrages à l’aide de pompes qui remontent l’eau. En 2012 la France a produit 541,4 TWh d’électricité, dont 8,8% à partir de combustible fossile, soit 5% de ses émissions en CO2. Ce sont en premier lieu pour ces centrales thermiques qu’il faut trouver des solutions compétitives, à la fois économiquement mais surtout au niveau de l’utilisation. En effet ces centrales thermiques sont principalement utilisées lors des pics de consommations. Mais encore plus que la production d’électricité, ce sont pour les autres utilisations des énergies fossiles qu’il faut apporter des solutions : transports (26% des gaz à effets de serre (GES)*), industrie (20%*), les bâtiments (18%*). L’agriculture est une importante source de GES (21%*), mais moins de 2%(**) des émissions en CO2, à ce titre elle doit être traitée à part et ses émissions en CO2 doivent diminuer avec les mesures prises sur les secteurs du transport et du bâtiment.

L’industrie a déjà fait de sensibles progrès durant les deux dernières décennies. Les nouvelles évolutions pourraient être la réduction des rejets par l’utilisation du CO2 produit à travers, par exemple, la production de pétrole de synthèse, et, bien sûr, un changement de nos modes de consommation pour aller vers des produits à empreinte environnementale réduite. 

Les transports sont un des grands défis et plusieurs choix sont possibles : aller vers le tout électrique, attendre la voiture à hydrogène ou d’autre alternatives, s’appuyer sur des carburants de synthèses (attention au piège de certains biocarburants déjà dénoncés ici) ou sur des voitures à faible consommation, sans oublier les transports en commun et la réduction de nos déplacements inutiles. Bien entendu un mixte de ces solutions est certainement la meilleure des options.

Le secteur du bâtiment est complexe, il s’agit d’isoler mieux, de chauffer plus efficacement, de moins climatiser, de gagner en efficacité partout. Mais si renouveler le parc automobile français ne prend que quelques années (âge moyen environ 8ans), le renouvellement du parc immobilier est de l’ordre de plusieurs siècles, bien trop long. Il faut donc inciter à la rénovation autant que sur la construction de bâtiments neufs. Environ 36% de l’énergie consommée par les bâtiments est d’origine fossile, le plus simple semble de transformer cette part en énergie renouvelable (exemple: chauffe-eau solaire) et en électricité.

Aujourd’hui l’électricité représente environ 44% de la consommation énergétique, si cette énergie est utilisée en remplacement des énergies fossiles elle deviendra donc l’énergie majoritaire. Il est donc important de l’étudier en détail. Ajoutons que l’électricité peut être utilisée en tant qu’intermédiaire vers d’autres énergies : hydrogène, gaz sous pression,...

Notre pays, par la variété de ses paysages, offre diverses possibilités d’utilisation de l’énergie hydroélectrique. Depuis les barrages éclusés ou réservoirs permettant une régulation de la production et un stockage d’énergie jusqu’aux barrages au fil de l’eau, toutes les régions sont concernées. Représentant environ 11% de la production électrique française, le nombre de grands barrages est probablement proche de son maximum : des conditions géographiques contraignantes doivent être réunies pour permettre une installation. Mais il est possible de développer cette source d’énergie en multipliant le nombre de micro-installations. Ces petits barrages peuvent parfaitement s’intégrer dans nos paysages en épousant, entre autre, les anciens emplacements des moulins à eau, en recréant des zones humides qui viennent à manquer pour la biodiversité, et en luttant contre la sécheresse en servant de réservoirs. De plus ces barrages, particulièrement efficaces en période de fortes précipitations et de fonte des neiges, complètent d’autres énergies renouvelables qui nécessitent du soleil. Enfin ces sources décentralisées permettent de substantielles économies dans le transport d’électricité, transport durant lequel environ 2.,5% de l’énergie produite est perdue. 

En développement depuis quelques décennies, d’autres énergies renouvelables représentent l’avenir. En 2012, les éoliennes ont produit 2,8% de l'électricité française, ce chiffre est bien faible mais ne représente pas le potentiel de cette source : il ne reflète que le retard pris par la France dans le développement de puissants parcs éoliens. Comme toujours les arguments en la défaveur de ces grandes dames blanches sont nombreux : ne produisant que lorsqu’il y a du vent, s’arrêtant si ce même vent devient trop fort, dénaturant les paysages, déstabilisant les oiseaux, coûteux à la production et l’entretien, polluant à la fabrication... Pourtant ces fiers moulins des temps modernes sont promis à des ruptures technologiques importantes : rendement et vents limites augmentés, les installations en mer les rendent invisibles au terrien et loin de tout espèce aviaire, bientôt flottante... La production, l’entretien et la gestion de la fin de vie peuvent être nationales et, ou européennes, contrôlées, non polluantes et créatrices d’emplois. Mais pour avoir accès à ces technologies de demain il faut inciter les industriels à investir. Nous sommes en bonne voie: plus de 3500 MW sont en cours d’installation, mais l’effort doit être constant.

Encore plus contesté que l’éolien, le photovoltaïque a bénéficié pour son développement chez les particuliers de crédits d’impôts trop importants et d’un prix de rachat de l’électricité par EDF qui met en danger le modèle économique de l’entreprise. Mais cette débauche de moyens a peut-être permis l’émergence d’une conscience collective sur les problématiques énergétiques : oui l’énergie coûte cher et est précieuse. Le photovoltaïque possède deux arguments de poids : sa production extrêmement décentralisée permet de limiter les pertes lors du transport et la matière première des panneaux classiques est surabondante (70% de l’écorce terrestre est en silicium). Son coût est sans aucun doute le facteur limitant. Son rendement de 20% est certes bien inférieur à une centrale thermique (40%), mais pas discriminatoire vis-à-vis d’une centrale nucléaire (30-36%) et il tend à s’améliorer avec des techniques de couplage avec les chauffe-eaux solaire (DualSun) ou VMC (Systovi). Malheureusement ses avantages ne sont pas tous exploités : peu d’utilisateurs peuvent directement utiliser l’énergie produite sur leur toit pour alimenter leur habitation. Il en découle des situations aberrantes lors des coupures du réseau électrique : des usagers produisent plusieurs kilowatt d’électricité qui sont perdus car non injectés sur le réseau mais ils s’éclairent à la bougie et regardent leurs radiateurs froids durant plusieurs jours... Bien sûr dans des pays très largement ensoleillés cette technologie est plus rentable, mais abandonner son utilisation, et donc les développements futurs, serait une erreur : dans le centre de la France la puissance déposée par le soleil est d’environ 175W/m². Reste une grande problématique : les panneaux sont certes en silicium mais leur production nécessite souvent l’utilisation de métaux lourds, nocifs, et de grande quantité d’énergie. Ces processus doivent être contrôlés et répondre à des normes strictes. Les crédits d’impôts sont là pour développer notre pays, pour encourager une véritable transition écologique et ne doivent pas servir à financer des industries polluantes.

Symbole à la fois Gaulien de notre indépendance et communiste de l’énergie populaire, le nucléaire civil est une opportunité intéressante pour réduire la part des énergies fossiles dans le mix énergétique. La comparaison des production électriques entre la France et l’Allemagne, en 2011, est flagrante : 75% issu du nucléaire contre 19% et 10% issu des énergies fossiles contre 59%, ajoutons la part d’énergies renouvelables : environ 15% pour la France et 19% pour l’Allemagne. Sans aucune hésitation l’énergie nucléaire permet de produire une électricité libre de gaz à effet de serres, en effet l’Allemagne est souvent montrée en exemple pour le développement des énergies renouvelables, mais n’oublions pas de pointer du doigt les 57% de leur mix énergétique issue de la combustion de charbon, lignites, pétrole et autres gaz. Sans parler du désastre écologique que représente l’extraction de ces dizaines de milliers de tonnes de combustible des sols d’Allemagne et d’ailleurs. Mais l’énergie nucléaire pose de sérieux problèmes en terme de sécurité, nous avons tous en tête Tchernobyl et Fukushima, ainsi que de traitement des déchets. Ces failles de sécurité étaient nombreuses sur les réacteurs anciens, tel que les REP toujours en activités, et si elles le sont moins sur les réacteurs modernes, tels que les EPR (simple évolution des REP) en construction, la future génération pourrait donner des garanties aujourd’hui inaccessibles tant en terme de sécurité qu’en terme de combustion des déchets. Dans ces conditions, proche de l’idéal, l’énergie nucléaire pourrait être un bon candidat pour amorcer la transition énergétique. Tout comme les gaz de schiste ce ne serait pas une fin en soi mais une technologique transitoire, sur 60 ou 100 ans, qui permettrait de répondre rapidement au défit mondial qu’est le drame climatique qui se jouera dans les prochaines années et au défit national qu’est l’indépendance énergétique.

A plus long terme des sources nouvelles devrons être trouvées pour effacer la fission nucléaire de notre mix énergétique. L’avenir est aux productions propres, sans aucun rejet, renouvelables et souples mais aussi probablement décentralisées. Personne ne peut prédire ce qu’elles seront : fusion nucléaire (iter), photovoltaïque à haut rendement, biomasse, ou encore autre chose auquel nous ne pensons pas aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, si la production d’énergie est essentielle, la réduction de la consommation ne l’est pas moins.

Bien sur l’énergie n’est pas tout, la politique écologique doit s’intéresser aux déchets, au recyclage, à l’eau, à l’air, etc.


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Sources :
*chiffres de 2008, Ministère de l’écologie
**calcul sur des données INRA
http://www2.ademe.fr/
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
http://www.les-crises.fr/climat-3-pays-emetteurs/
http://fr.wikipedia.org/