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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

mercredi 9 mars 2016

Damier citoyen

Les mouvements citoyens, ces regroupements d'hommes et de femmes, ont le vent en poupe. Mais qui sont-ils ? Que font-ils ? Quels sont leurs objectifs ? Questions difficiles au vu de leur diversité.

Des centaines de "mouvements citoyens" existent en France.
Ils ont des statuts différents : associations, partis politiques ou simple collectifs sans existence juridique.
Ils ont des tailles différentes : de quelques individus à quelques milliers de membres.
Ils ont des ambitions différentes : faire émerger des idées, faciliter les débats, construire un programme ou un nouveau modèle de société, trouver des candidats, préparer des élections, etc.
Ils ont des échelles différentes : nationales comme local, de l'élection présidentielle aux législatives ou municipales, de l'action de quartier à la mobilisation régionale, etc.

Idéologiquement ces mouvements portent des valeurs communes : celle de la démocratie. Cette démocratie aujourd'hui en même temps si loin, confisquée par nos soi-disant représentants, et si proche car accessible via des élections libres.

Ce front démocratique commun mis à part, un damier multi-dimensionnel apparaît.
Déjà sur les modalités de démocratie: directe, semi-directe, représentative, ouverte, technophile, ...
Puis sur l'ensemble des autres valeurs : écologie, productivisme, libéralisme, Europe, finance, culture,...

La cartographie de ces mouvements est donc impossible de façon aisée, seule une représentation mathématique dans un univers à X dimensions aurait du sens. Les clivages, droite/gauche/progressistes/conservateurs, des deux derniers siècles sont à enterrer.

Cette diversité est un inconvénient : lors d'une élection, 50 fois 1 % ne donne aucunement une majorité nécessaire pour gouverner. 

Mais cette diversité est un avantage : les débats sont possibles, or les débats sont l'essence même de la démocratie. Contrairement aux partis de pouvoir, dans les mouvements citoyens les idées fusent, les gens échangent, le monde est imaginé, démonté et remonté.

Reste à trouver la formule qui NOUS permettra de remettre la main sur le pouvoir, la formule qui NOUS permettra de sortir de l'impasse actuelle, la formule qui NOUS permettra d'envisager sereinement l'avenir.

Cette formule ne sera pas proposée par un mouvement, ni par un homme, mais elle sera un acte collectif.
  • Une grande alliance des partisans de la démocratie pour changer le système et permettre à tous de s'exprimer?
  • Des groupes locaux qui, cassant les clivages traditionnels, seraient soutenus par de nombreux mouvements citoyens différents et qui iraient conquérir l'Assemblée Nationale?
  • La construction de grandes alliances autour de projets idéologiquement concurrents mais tous viable?
  • Une autre formule? Une somme de formules complémentaires?

Un grand travail reste à faire pour qu'une solution émerge, pour que chaque s'y reconnaisse, pour que les travers des partis traditionnels ne reprennent pas le dessus...

Une vitrine des mouvements citoyens se construit ici: Agora2017
Des outils numériques apparaissent pour nous aider dans cette quête, tel que LaPrimaire
Des regroupements ont lieu, tels que Synergie Démocratique ou encore CLIC-RIC (Référendum d'Initiative Citoyenne)

La démocratie n'en n'est qu'à ses balbutiements, nous avons encore à apprendre, mais le mouvement est en marche.

2 commentaires:

  1. Merci Gaël pour cette réflexion que je trouve pertinente. Il me semble que si l'on souhaite vraiment peser sur les élections 2017, il faut mener 2 actions en parallèle.
    1 La première (condition nécessaire ?) consiste à montrer qu'à la différence des partis politiques, la société civile est capable de proposer une (des) vision(s) nouvelle(s) pour notre pays
    2 La seconde (condition suffisante ?) doit permettre de fédérer autour de ces visions le plus grand nombre de collectifs afin de pouvoir réellement peser dans le débat d'idées.
    Jusqu'à présent, l'on ne peut que regretter d'une part l'émiettement des mouvements citoyens, parfois jusqu'à la caricature, et d'autre part la faiblesse de leur réflexion intellectuelle.
    Conclusion, on a encore un énorme travail à faire avant de concurrencer les partis traditionnels.

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    1. Il y a en effet un énorme travail à faire. Mais cela semble réalisable :
      "la faiblesse de leur réflexion intellectuelle" est compensée par l’absence de réflexion de partis de pouvoir et par quelques collectifs.
      Et "l'émiettement des mouvements citoyens" peut trouver une issue avant les échéances électorales de 2017, mais certainement via une solution innovante et pas une alliance politique classique.

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