Un des plus vieux pays du monde, la Perse, ou Iran, est indépendante depuis 552 avant J.C.. Il est aujourd'hui écarté de la communauté internationale pour trois raisons principales :
- son régime théocratique et autoritaire malgré une démocratie limitée mais qui fonctionne.
- l'opposition idéologique du guide suprême envers l'occident, et sa détermination affichée de détruire Israël : notons que ce point est intimement lié au guide suprême et non au peuple iranien.
- la volonté de se doter de l'arme nucléaire.
Mais il y a des régimes bien pire ailleurs sur la planète, sans pour autant s'attirer les foudres de l'ONU. Ses uniques soutiens sont la Russie qui y a vu de tout temps un accès sur les mers chaudes, la Chine qui a besoin du pétrole Iranien, et la Corée du Nord car entre exclu du monde ils sont forcés de s'entendre.
Le seul facteur qui semble avoir du poids pour limiter un retour de l'Iran dans le concert des nation est sa volonté de poursuivre un programme nucléaire civil & militaire. Certes les dirigeants Iraniens réfutent s’intéresser à la bombe, mais un programme nucléaire civil mène forcement aux technologies nucléaires militaires. En effet il est plus complexe de maîtriser une réaction de fission en chaîne que de la déclencher sans en contrôler la suite : l'un représente le réacteur nucléaire, l'autre la bombe A.
Certes la prolifération de l'arme atomique doit être limité, mais de quel droit les 5 possesseurs historiques (USA, Russie, France, Royaume-Uni, Chine) en interdiraient le développement par un pays qui est à la fois un des plus vieux du monde et un berceau de la civilisation culturel & scientifique ?
L'Inde et le Pakistan se sont bien dotés de l'arme nucléaire : cela garantie la stabilité militaire entre les deux pays. Avec le principe de non-prolifération, les 5 historiques doivent limiter le nombres des puissances nucléaires et faire en sorte que aucune d'entre elles ne soit une menace pour la planète. Si le peuple Iranien, car n'oublions pas qu'il s'agit d'une démocratie, le veut alors l'Iran sera une puissance nucléaire quelque soit les protestations et sanctions internationales.
L'Iran est un pays affaibli par les sanctions internationales mais c'est surtout un pays riche, riche de ses ressources naturelles, riches de sa culture, riche de son peuple. Un jour l'Iran se rouvrira sur le monde, ce sera l'heure d'une explosion économique.
Or de plus en plus le pouvoir du guide suprême est remis en cause : les manifestations contre la réélection sans doute truquée de Mahmoud Ahmadinejad en 2009, l'élection en 2013 de Hassan Rohani un modéré qui n'était pas le favori du guide suprême.
Aujourd'hui l'Iran arrive à un tournant :
- soit le gouvernement décide de s'entendre avec l'Occident, dès lors le pays se développera économiquement et le pouvoir du guide suprême disparaît.
- soit il reste dans la logique d'affrontement des années Ahmadinejad, alors l'autorité et la popularité du guide chutera lentement mais inexorablement jusqu'à un renversement démocratique.
Dans les deux cas, à moyen terme on assistera à un retour de l'Iran dans les échanges internationaux. Et comme on l'a déjà dit : que ce soit aujourd'hui ou demain l'Iran décidera seul de se doter ou pas d'armes nucléaires.
Pour le bien de notre économie, pour la défense de la civilisation et l’indépendance stratégique que représente la France il faut dès maintenant tendre la main à l'Iran, exiger de lui uniquement la stabilité de la région et non sa renonciation à un programme nucléaire, et se lancer dans un large partenariat avec ce grand pays : industrie pétrolière, automobile, nucléaire civil. L'Iran ne nous attendra pas, il peut faire sans la France car d'autres sont prêts à investir cette puissance régionale, bientôt mondiale, qui à les clés de la stabilité du Moyen Orient.
Gaël,
RépondreSupprimerje penses pour ma part que l'on ne peut pas et doit pas laisser l'Iran disposer de l'arme nucléaire tant que le régime théocratique actuel est en place. en effet, le fait qu'il ne veut pas reconnaître le principe même de l'existence d'Israël est pour moi un point non négociable.
en effet, un Iran nucléaire n'aboutirais qu'à une course à l'arme nucléaire que chercherait nécessairement à obtenir (si l'ont pas déjà) les deux autres poids lourds que sont Israël et l'Arabie Saoudite. attention à ne pas ouvrir la boîte de Pandore dans le secteur. et ce serait alors une violation flagrante du Traité de Non-Prolifération nucléaire. ce qui ne peut être accepté.
mais par contre, si l'Iran veut disposer des technologies nécessaire à avoir sa propre filière nucléaire civile, je n'y voit pas d'inconvénient dans la mesure où le gouvernement joue franc jeu et accepte que la filière puisse être contrôler à tout moment par les inspecteurs de l'AIEA.
voilà ma position. l'Iran est un grand pays qui malheureusement n'a pas un gouvernement laïc et pacifiste qui lui permettrait de se développer à son vrai niveau.
Ne pas les encourager à se doter d'armes nucléaires je suis d'accord, ne pas les aider aussi, mais nous ne les empêcherons pas d'y arriver, sauf à prendre le risque de les bombarder à chaque fois qu'ils s'en approcheront.
SupprimerEn ce qui concerne la région : peu de gens doutent de l'existence d'armes atomiques en Israël, par ailleurs sous le bouclier US. Pour l'Arabie Saoudite c'est effectivement un risque qu'elle cherche à se mettre à égalité avec l'adversaire (Iran Chiite contre Saoud Sunnite), mais est-ce un problème qui menace la paix ?
Cela reviendrait à une paix à 3 comme la guerre froide la connue entre Ouest et Est, ou comme l'Inde et le Pakistan la connaisse actuellement.
Reste évidement deux problèmes :
- celui du chef extrémiste qui ferait usage de cette arme
- celui de la sécurité vis à vis du terrorisme de ces arsenaux
En dehors de cette question du nucléaire, l'ouverture de l'Iran sur le monde, en particulier sur l'occident, accélérera la démocratisation et l'épanouissement des libertés. En ce qui concerne la laïcité je suis plus réservé : si le peuple la veux qu'il la prenne, mais n'en faisons pas une question de principe.
Le point important pour moi est de ne pas en rester à la révolution de 1979 et à la terreur imposée par Khomeini, il faut tendre la main à ce pays et ce peuple. La France a su, par le passé, anticiper ces turbulences géopolitiques (comme la reconnaissance de la Chine communiste en 1964).
Un de ces mouvements est aujourd'hui en cours, soyons les premiers à le reconnaître. Car en géopolitique et en économie les derniers ne sont pas les premiers, et les premiers ne sont pas les derniers.