L’afflux de réfugiés que l’Europe connait aujourd’hui fait peur. Et ce à juste titre : nous avons des millions de chômeurs, des communautés non intégrés, des problèmes démocratiques, un modèle de société à réinventer et il faudrait accueillir, les bras ouverts, des centaines de milliers de réfugiés ? Cela fait peur et c’est bien normal, même si l’immigration est essentielle pour notre pays.
Une réponse de court terme a lieu : il est hors de question de laisser des milliers de gens fuyant la guerre mourir de faim devant nos frontières, quelles soient européens ou nationales. Mais l’hébergement d’urgence est une solution transitoire et il est hors de question d’installer des camps, comme nous l’avons fait lors de la guerre d’Espagne il y a 80 ans. Pourtant c’est bien cet avenir qui se dessine… Parce que le courage politique d’aujourd’hui vaut le désaveu fait à la République espagnol, puis à l’abandon de Munich. Car ce combat est le même, celui du savoir contre l’obscurantisme.
Une réponse politique de long terme doit être mise en place. Le thème de l’immigration choisie à de nombreux partisans. On accueillerait alors tous les réfugiés, mais nous ne garderions que ceux qui peuvent s’intégrer de façon optimale, à la fois socialement mais aussi économiquement. C’est une proposition viable d’un point de vue moral, mais il faut y ajouter un volet. Que vont faire les milliers ou dizaines de milliers qui ne pourront pas s’intégrer, soit par manque de volonté soit par limite économique ? Que vont faire ces immigrés refusés selon les règles de l’immigration choisie ?
C’est bien sûr cette question qui est clef !
La première réponse est de créer un environnement propice à l’accueil de façon global. Premièrement redressons notre économie dès lors les limites économiques à l’accueil de nouveaux venus seront moindre. Deuxièmement fondons un nouveau modèle de société pour permettre une intégration plus sereine : Il s’agit de changements multiples, d’une réforme de l’école au refus de la ghettoïsation. Dès lors les limites sociales à l’accueil de nouveaux venus seront réduites.
Mais nombre de ce réfugiés ne viennent que pour fuir la guerre, or fuir la guerre ne veut pas dire vouloir fuir son pays. Si nous les aidons, peuvent-ils retourner dans leur pays ? Et aidez leurs compatriotes à reconstruire un pays à leur image ? Une démocratie avec leur culture, et non pas une démocratie occidentale.
Si la réponse est positive alors c’est à cette solution qu’il faut travailler. Ne pas rejeter l’immigré, que ce soit aux frontières ou dans les ghettos urbains, mais chercher à l’élever par le savoir puis qu’il fasse, par lui-même, le choix de sa vie : rester dans son pays d’accueil ou partir reconquérir sa terre.
Après un XXème siècle dominé par les régimes totalitaires, des extrêmes droits au communisme, pourquoi le XXIème siècle ne serait pas celui de l’Internationale Démocratique ? Et cela sans autres armes que des livres, nous pourrions former une génération de soldat du savoir, enfin reprendre le flambeau des lumières.
Bonjour Gaël,
RépondreSupprimerVous posez là l'un des sujets majeurs de ce début de siècle. Vos propositions en matière d'accueil paraissent justes et portent des valeurs que la France ne peut renier sinon à se renier elle-même. Cependant, et à côté de ce devoir d'accueil, il me semble que notre politique doit s'appuyer sur deux autres piliers.
- Le premier concernerait les migrants et on pourrait l'intituler le devoir d'intégration. Soyons lucides, notre société ne pourra accueillir ces nouvelles populations sans se fracturer qu'à la condition que celles-ci fassent les efforts nécessaires pour s'approprier (et enrichir) nos valeurs et notre mode de vie. Dans le cas contraire, et évidemment, la reconduite dans leur pays d'origine devra être automatique (ce à quoi réfléchit maintenant l'Allemagne).
- Le troisième concerne les pouvoirs publics et concerne la nécessaire transparence sur laquelle doit s'appuyer la politique d'accueil. Les récents évènements de Cologne (non pas les odieuses agressions, mais le mensonge des autorités) montrent jusqu'à la caricature à quel point cette pratique est contreproductive et conduit à empêcher toute approche raisonnable et courageuse de ce sujet. Toutes les populations immigrées ne connaissent pas les mêmes difficultés d'appropriation des modes de vie européens. La récente étude de l'INED le montre très clairement. La France doit maintenant abandonner les non dits et les faux fuyants pour attaquer de front toutes ces questions essentielles.
En conclusion, la France (l'Europe) doit organiser sa politique d'immigration autour de 3 devoirs: devoir d'accueil de notre société - devoir d'intégration des migrants - devoir de transparence des pouvoirs publics