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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

lundi 18 avril 2016

Le temps du travail de réflexion sur le travail

Une loi sur le travail fait des ravages depuis quelques semaines. Une opposition stérile a lieu entre syndicats patronaux et représentants des salariés soutenus par les étudiants. Au milieu il y a, comme souvent, la majorité silencieuse, acquise à aucune de ces positions tranchées. Au milieu il y a ces français qui ont peur, qui sont en colère, qui perdent espoir, qui sont au chômage.

Tant d'énergie gaspillée pour un résultat nul: cette loi est une défaite avant d'être écrite, quel que soit son contenu final.

L’origine des maux? Je placerai volontiers absence de dialogue social, déjà pointé du doigt à différentes reprises sur ce blog. Cette loi a été écrite dans un bureau parisien, et plus ou moins négociée avec des syndicats non représentatifs.

Le grand débat est celui de la flexibilité pour l'entreprise et de la sécurité pour le salarié. Mais pourquoi les opposer? Pourquoi pas la flexibilité et la sécurité pour tous, salariés comme entrepreneurs? Le problème est là: une loi travail sans chercher à abandonner un modèle à bout de souffle pour fonder une société nouvelle. C'est un sparadrap de plus sur le navire qui sombre. Il faut changer de modèle bien plus profondément, trouver un équilibre nouveau.

Voici quelques propositions à approfondir:
La représentativité des syndicats. Des voix s'élèvent pour mettre en place un chèque syndical que chaque salarié devra donner à une organisation. Dès lors les syndicats devront séduire les salariés, vraiment travailler pour le bien commun, et leur financement sera directement lié à ce soutien des travailleurs. Le poids de négociation de ces super-syndicats sera décuplé.
Revenu de Base. Un revenu assuré à chaque citoyen pour l'ensemble de sa vie permet la sécurité pour tous. Ce revenu serait aussi un fabuleux moteur d’ascension sociale, via par exemple un accès bien plus aisé aux études supérieures, longues et coûteuses. De plus, il favoriserait la prise de risque et le développement de modèles alternatifs (économie circulaire, etc.).
Contrat de travail. Il existe aujourd'hui une multitude de contrats courts: pour les cadres, pour les saisonniers, pour le bâtiment, limité en durée ou à la tâche,etc. Une simplification est nécessaire. Le contrat unique fait peur, mais on peu rassurer avec des mécanismes tels que le revenu de base évoqué ci-dessus, ou encore une indexation de la prime de licenciement sur la marge de l'entreprise, et de son évolution sur les derniers mois/trimestres/années, ainsi que sur la situation du marché au niveau national/européen/mondial. Se séparer d'un salarié devra donc être justifié et permettre à ce salarié de rebondir.
Impôt. L'impôt sur les entreprises pourrait aussi évoluer et être indexé sur la marge et l’investissement des entreprises.
Changement de modèle. Un changement de modèle socio-économique pourrait être favorisé via des exonérations de charges sur des actions d'entreprises visant à donner plus de pouvoir d'achat aux salariés et à promouvoir des modèles alternatifs. Cela pourrait être, par exemple, la création d'AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) pour les salariés.

3 commentaires:

  1. Très intéressant. CitizenLab va prochainement faire ses propositions en la matière, et il y a visiblement des proximités intéressantes.Concernant le revenu de base, et compte tenu des sommes considérables en jeux, il va falloir être très imaginatif.

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  2. Comment finance t on le revenu de base ?

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  3. Effectivement, comme vous le faite tout les deux remarquer, financer un revenu de base est loin d'être évident.
    Je pense faire quelques calculs pour voir ce que ça donne et un article sur le sujet!

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