L’Europe des nations, l’Europe des peuples, l’Europe libérale, l’Europe politique, l’Europe de la défense. Des idées, des concepts. Quelles réussites et quel avenir pour l’idée Européenne ?
« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri, en disant : l'Europe ! l'Europe ! l'Europe !... mais ça n'aboutit à rien et ça ne signifie rien. Je répète : il faut prendre les choses comme elles sont. » Charles De Gaulle, 1965.
Ne soyons pas aveugle devant ces belles idées, mais soyons confiant dans leurs avenir.
L’Europe, ce continent qui a dominé le monde durant plusieurs siècles, fut toujours le théâtre de guerres d’influence entre les grands états. L’Union Européenne (U.E.) est née de l’horreur d’une guerre inhumaine, d’une guerre d’idéologie, elle est née après le brutal déclin des grandes puissances européennes et de l’avènement de nouveaux géants planétaires. Elle est le fruit du rapprochement des deux grands continentaux: la France et l’Allemagne.
Que de chemin parcouru depuis la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951 jusqu’au traité de Lisbonne en 2009 !
La principale réussite de cette union ? La Paix.
Dans une Europe en paix depuis 1945, cela peut sembler abstrait, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau cycle de guerres qui déchireraient le continent. Respectons cette réussite de l’U.E., par ailleurs reconnu et récompensé par un prix Nobel.
Que penser des institutions européennes?
Trop de contraintes? Trop de législations européennes? Opacité des administrations Bruxelloise et Strasbourgeoise? Beaucoup d’argents mis dans le pot commun et peu de retour? Des décentralisations d’industries vers les nouveaux entrants?
La France verse chaque année des sommes importantes à l’Europe, seule une partie est redistribuée à notre pays. Mais c’est au nom de la solidarité européenne. Les pays qui en bénéficient le plus sont plus pauvres que nous, ces aides leurs permettent d’accélérer leur développement et d’espérer un niveau de vie équivalent au notre dans quelques années. Le Portugal et l’Espagne en ont largement bénéficié lorsque leurs dictatures respectives se sont effondrées. Aujourd’hui l’Est européen est le plus demandeur. Et le développement de ces pays est créateur de richesse pour l’ensemble de l’Europe : les échanges sont plus nombreux, la croissance aussi… Doit ont refuser ce dispositif de solidarité? Si oui, alors pourquoi ne pas remettre en cause la sécurité sociale, et les autres...
Les lourdeurs de l’administration européenne ne sont pas plus importantes que celles des administrations nationales. Elles méritent toutes deux d’être réformées, et surtout simplifiées.
Il y a d’importantes disparités fiscales, de coût du travail, et de niveau de vie entre certains pays de l’Union. Ces différences ne sont pas à négliger, mais elles tendent à se résorber lentement. La concurrence des pays « à bas coûts » en dehors de l’union est bien plus importante et problématique.
Il y a dans un sens une véritable difficulté à la construction européenne. Nombreux sont les pays qui, dans la continuité de la guerre froide sans doute, font allégeance aux Etats-Unis. Certes ce sont nos allier, mais ce sont aussi nos concurrent commerciaux. Si militairement nous avons intérêt à rester proche de la première puissance mondiale, n’oublions pas qu’après avoir protégés l’Europe durant 60 ans ils souhaitent désormais se tourner vers le Pacifique. Il faut donc travailler pour l’Europe, avec les Etats-Unis, et non pour les Etats-Unis avec l’Europe.
Il faut à l’Europe un moteur puissant. Imaginons une politique économique commune : nous aurions 3 fois la puissance économique chinoise ! Le seul couple Franco-Allemand égalerait le géant Asiatique. Dès lors notre indépendance ne sera plus discutable, nous ne subirons plus le commerce international : nous le ferons. C’est évidemment une construction complexe, pleine de compromis. C’est pourquoi il est difficile de le concevoir brutalement à 28. Mais les dernières réformes européennes permettent aux Etats des collaborations bilatérales poussées dans le cadre de l’UE. Appuyons nous sur ces collaborations pour bâtir une politique économique à 2 pays, puis 3, 4, et enfin l’ensemble de l’Union.
Prenons le couple Franco-Allemand, un géant politique et un géant économique. Utilisons notre puissance politique pour leur ouvrir des marchés, nous utiliserons leur économie pour développer notre industrie. Certes cela implique un partage de souveraineté, mais il est préférable de la déléguer à des amis que de la donner à des adversaires.
Finalement, la vraie question qui conditionne la construction européenne est : Nous sentons-nous européens?
Nous sentons-nous européens?
RépondreSupprimervaste question qui pose surtout la question de la limite entre souveraineté nationale et construction européenne.
la question de la dépendance militaire vis-à-vis des USA doit également être posé. car à mon sens, l'OTAN a été un excellent outil durant la guerre froide pour organiser une pseudo-défense européenne. mais c'est maintenant un frein important à la création d'une véritable défense européenne car les USA en contrôle trop le fonctionnement et les moyens.
hors sans défense européenne digne de ce nom, il sera difficile d'avoir une diplomatie européenne unifiée (l'inverse est aussi en partie vrai).
quand à l'union économique, elle doit se faire en priorité. l'idée d'un marché unique transatlantique est symptomatique de l'incapacité d'un certain nombre de pays européens d'envisager le fait que l’Europe seule est potentiellement une puissance économique.
mais l’Europe a fait 2 énormes erreurs (d'ailleurs liées) durant les 20 dernières années.
le premier a été le début du grand élargissement en 2004 à 10 nouveaux pays d'un coup. il y avait trop de pays. et que dire avec l'arrivée de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007 puis la Croatie cette année (1er juillet 2013). je penses qu'à vouloir faire plaisir à certains pays, on est aller trop vite.
la deuxième erreur est lié à la première puisque la zone euro s'est trop vite élargie aux pays arrivée à partir de 2004.
bilan : l’Europe est malade car la disparité économique entre ses membres est trop importante. elle a voulu jouée au bon samaritain avec les ex-pays communistes d'Europe de l'Est et s'en mord actuellement les doigts.