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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

dimanche 15 septembre 2013

Entre capitalisme sauvage et collectivisme sanglant

Le libéralisme pur, prôné par une majeure partie de l'occident, est une apologie de l'individualisme. L'opposé soutenu aujourd'hui par quelques dictatures, et la Chine dans une certaine mesure, est le collectivisme. Ces deux visions poussent l'homme jusqu'au statut, non assumé, d'esclave. Esclave de l'Etat pour l'un, esclave de la finance pour l'autre, esclave des élites dans les deux cas.

Est- ce supportable de se fondre dans un système où l'homme n'est pas au centre des préoccupations ?

Une troisième voie fut ouverte par la France depuis 1945, il s'agit de la participation; de la participation des salariés au financement et au fonctionnement de leur entreprise par l'actionnariat salarié.
Si une grande majorité des salariés sont impliqués dans le fonctionnement de l'entreprise, tant pour son financement que pour les prises de décisions, l'entreprise sera plus forte. En effet elle aura plus de capitaux pour se développer, les salariés seront directement intéressés par sa croissance, et les conflits sociaux seront fortement réduits.

L'actionnariat salarié n'enlève rien à la liberté d'entreprendre, ni à la possibilité pour un chef d'entreprise de réussir sa carrière mais il donne une liberté d'action bien plus grande au salarié. L'actionnariat salarié ne supprime par les grandes fortunes, nécessaires pour les grands investissements et à la prise de risque lors de création d'entreprise,  mais augmente la richesse des salariés, tout en réduisant l’épargne dormante inutile à l’économie.

La participation remet l'homme au coeur du système économique. Chaque homme devient responsable de son action.

Cette voie, ouverte en France à l'aube de l'affrontement entre capitalisme et communisme, c'est refermée avant d'arriver à son apogée. De 1945 à 1967 la législation à petit à petit donné plus de possibilité et d'obligation à l'actionnariat salarié, mais depuis plus rien. Certes la participation est plus développée en France que dans d'autres pays, mais un nouveau pas en avant doit être fait. Car cette troisième voie est une voie d'avenir. C’est la voie d'avenir pour notre société.

Bien loin des conseils d'administration sclérosés par une vision unique, conséquence d'un manque de diversité. Bien loin des soviets tétanisés devant un pouvoir central impitoyable, menant un collectivisme forcé.
La participation répond au problème de notre société, malade d'une déshumanisation des rapports entre individu. La participation nous amène vers une nouvelle répartition des responsabilités, des richesses, de la propriété.

La France peut, et doit, être pionnière dans cette révolution.

7 commentaires:

  1. Bon alors à mon avis ( et c'est juste un avis sans avoir vraiment approfondi la question) l'actionnariat salarié c'est comme le communisme libéral, c'est pas compatible ! C'est un leurre de plus au service du capitalisme par une approche libérale proposée au salarié. Le salarié se sent investit d'un devoir de productivité en se pensant juste un peu libéral mais surtout pas capitaliste. Mais c'est toujours le boss (le/les actionnaires souvent très largement majoritaires) qui décide de la part d'actions à distribuer ce qui a terme réduit le salaire effectif après rémunération en action. C'est comme la prime du salarié était sournoisement et imperceptiblement (à l'échelle de sa carrière), déduite de la part effective de son salaire, si bien que son salaire stagne toujours au même niveau par rapport à l'inflation, bien qu'il fournisse des efforts de plus en plus grand (c'est vrai , c'est la crise!!). Au final c'est encore travailler plus pour espérer gagner plus. mais en fait le salarié gagne ce qu'il aurait dû gagner auparavant (sans se tuer au travail) si l'entreprise n'avait pas abandonné le contrat social et moral avec celui qu'il emploie, pour ne pas dire qu'il exploite au profit du chantage des actions. Au final c'est le boss qui s'enrichit encore ('connait pas la crise) et le salarié qui bosse plus que de raison. Mais bon si ça permet de ne pas perdre son son job... En attendant les inégalités continuent de s’accroître entre patronat et masse salariale.
    C'est comme si on disait que les régimes communistes n'avaient rien à voir avec les Joseph Vissarionovitch , Vladimir Ilitch ou autre Léon T. mais que le problème finalement c'était juste le goulag! Oulala dans quoi je m'embarque moi. !

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    1. Ce que tu décris est effectivement un libéralisme déguisé, mais ce n'est vrai que si l'actionnariat salarié est limité comme il l'est aujourd'hui. En revanche si cet actionnariat est réellement développé, qu'il atteint une masse critique, alors les décisions se feront toujours au niveau de la direction, ce qui est dans l'ordre des choses, mais la somme des actionnaires salariés pèserait sur les décisions stratégiques de l'entreprise.

      Il ne s'agit pas de faire travailler plus une classe ou une autre, ni de bouleverser la répartissions de la richesse, il s'agit d'équilibrer à la fois le travail et les responsabilités. L'amélioration des conditions de vie des salariés les plus modestes ne serait pas une conséquence directe de l'actionnariat salarié, mais une conséquence lointaine issue des actes de chaque actionnaire.

      C'est reconstruction de nos démocraties à l'échelle de l'entreprise en quelques sorte : certes la direction a plus de pouvoir qu'un salarié unique, comme un chef de parti politique a plus d'influence qu'un citoyen lambda, mais la somme des salariés influe sur l'avenir de l'entreprise, comme le vote de l'ensemble des citoyens influe sur le sort de la Nation.

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  2. et alors Nicolas, tu as une solution miracle toi ?

    moi, sur cette question du pouvoir financier détenu par un petit nombre de personnes (actionnaires importants) qui ne s'intéresse pas au plus grand nombre (petits actionnaires et salariés), je ne vois pas de solution miracle.

    maintenant, je suis ouvert pour étudier toute proposition sur un sujet qui dépasse largement la France et même l'Europe.

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    1. C'est effectivement, comme tu le soulignes bien, un problème qui dépasse largement la France et l'Europe
      Et il ne s'agit pas non plus de chercher une solution miracle, impossible à mettre en oeuvre.

      Je suis comme toi, intéressé par tout autres propositions.
      Je t'encourage aussi à donner ton opinion !

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  3. Il n'y a pas de solution miracle certes. La démocratie dans l'entreprise, ça commence avec le syndicalisme. Les mineurs du nord ont été les 1ers à se battre pour plus de justice dans l'entreprise. On a vu une génération entière gagner sa part de démocratie salariale en adhérant au syndicat d'entreprise. L'idée même de partage de bénéfices entre les salariés d'une entreprise n'aurait jamais pu émerger si nos grands parents ne s'étaient pas battus pour le droit des travailleurs et pour obtenir les conditions de travail dont nos parents ont bénéficié. Mais leurs enfants ne connaîtrons pas la même justice sociale parce qu'il ont oublié à quel prix leurs aïeux l'avait gagné. Au lieu de cela, les jeunes ont de belles ambitions, peut-on leur en vouloir ? mais aveuglés sans doute par l’appât du gain, ils tournent le dos au syndicat et vont chercher leur part d'actions. La aussi c'est de l'individualisme "déguisé". au risque de me répéter, je pense qu'à long terme, ça ne va pas dans le bon sens pour plus d'égalité, même au-delà de nos frontière européennes je vous l'accorde. Je vous l'accorde certes, il n'y a pas de solutions miracles mais j'ai peur que celle là fasse plus de mal que de bien - enfin ça dépend de quel coté des actions on se place, majoritaire ou minoritaire, comme dans toute recherche d'équilibre. Mais bon je crois qu'on ne parle pas vraiment de la même chose car vous parler compétitivité équitable et moi je voudrais la rendre sociale et juste ce qui est finalement complètement antinomique.

    Donc pour trouver tout de même de quoi avancer, je pense qu'il ne faut pas enlever le pouvoir de l'état dont le rôle doit être de réguler et de répartir à l'équité tout en aidant à la promotion de la compétitivité, bref de vraies décisions politiques européennes émanant des élus des démocraties, donc des représentants du peuple ne l'oublions pas. S'ils veulent promouvoir l'actionnariat salarié (pourquoi pas ), il doivent AUSSI prendre en considération des dérives dont j'ai parlé, donc équité dans l'actionnariat et limitation de l'enrichissement des élites patronales, répartitions des bénéfices sur les salariés mais aussi sur l'ensemble des citoyens européens. C'est ça aussi le rôle de l'entreprise et de l’Europe démocratique.
    je m'excuse de prendre le contre-pied sur ce qui est dit mais c'est juste pour opposer des conceptions différentes et mettre à l'épreuve "certaines idées" car j'ai crois comprendre que c'est le but de ce blog : la démocratie participative! (ou l'actionnariat salarié - c'est une question de sensibilité politique.) ;) ;)

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  4. Pour Silvio Gesell, un heritier de Proudhon et qui fut cité par Keynes, les solutions sont au nombre de deux: une monnaie fondante et un sol nationalisé (il peut être concédé mais pas transmis en heritage).
    On aurait plus le phénomène d'accumulation capitalistique, source d'injustice et de crises, et l'argent ne récompenserait que la production réelle.

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    1. Je ne connaissais pas Silvio Gesell, sa pensée est très intéressante. Sa cible est ce que je cite comme étant "l’épargne dormante inutile à l’économie", qu’il convient de réduire pour en faire profiter l’économie réel.

      Je vois un inconvénient majeur à sa proposition : elle ne peut être efficace que si elle est mise en place à l’échelle mondiale, sinon les grandes fortunes se souhaiterons à cette monnaie fondante en laisserons les classe moyenne et populaire à leur sort.

      Mais la penser à échelle limitée, en tant une monnaie supplétive, est intéressant. On peut imaginer un pays avec une monnaie internationale "classique" et une monnaie interne "fondante".

      L'idée mérite d'être développée. Cela pourrait faire reculer les eurosceptiques : une zone euro forte internationalement, et des pays avec des monnaies propres et fondantes pour la consommation intérieure.

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