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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

mardi 22 octobre 2013

Lampedusa, l’écueil sur lequel s’échoue l'Afrique

366 morts le 3 octobre 2013. Emportés par la mer en rejoignant la vieille Europe en laquelle les européens ne croient plus depuis longtemps. Quelle ironie !

Ils ont tout quitté dans l'espoir d'un monde meilleur. Qu'ils reposent en paix.

Certains demandent à l'Europe d'agir, de secourir toutes les embarcations qui quittent l'Afrique, d’accueillir tous ces réfugiés sur son sol. Certes l’Europe doit protéger ces hommes, ces femmes et ces enfants d'une mort certaine en méditerranée. Certes l’Europe doit accueillir sa part de réfugiés, sa part de misère. Mais l’Europe ne peut pas, ni structurellement, ni économiquement, ni culturellement, accueillir l'ensemble des persécutés africains. Car ce naufrage n'est pas celui de l’Europe, c'est celui de l’Afrique dans son ensemble.

Cependant l’Europe a une responsabilité partielle et indirecte dans ce dramatique exode. On ne reviendra pas sur la colonisation, concept d'un autre âge qui a apporté le progrès technologique mais aussi les inégalités, mais on peut s'attarder sur la gestion calamiteuse de la décolonisation. Dès la fin de la seconde guerre mondiale l'aspiration à la liberté a conquit tous les peuples, et les ex-colons se sont accrochés vainement à leurs prérogatives sans aucune vision d'avenir. Car l'avenir n'était pas la domination d'un continent par l'autre mais au partenariat entre les deux continents, d'égal à égal, dans la liberté. Par cette erreur de jugement l'Europe n'a pas aidé l'Afrique à se mettre dans de bonnes conditions pour aborder le XXIème siècle. De cela l'Europe est responsable.

L'erreur aujourd'hui serait de ne faire que réagir aux événements, c'est à dire secourir et accueillir les réfugiés, sans chercher à influer sur les causes de cet exode. Ils partent pour fuir la pauvreté, le manque d'eau, de nourriture, pour échapper aux épurations ethniques, aux conflits religieux, aux dictatures... Ainsi ils quittent tout, dont leur pays. C'est cela qu'il ne faut pas tolérer : que des hommes soient contraints à la fuite.

En 1948, lendemain de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis proposent le Plan Marshall à une Europe meurtrie par 6 années de guerre. Les objectifs sont multiples : apporter des débouchés aux produits américains et contrer la menace communiste qui pèse sur l'Europe et qui jetterait des millions individus sur les routes de l'exode, vers l’Afrique peut être mais aussi vers l'Amérique. N'abordons pas la part d'altruisme du Plan Marshall qui ne saurait être quantifiée.
Le parallèle avec la situation entre l'Europe et l'Afrique du XXIème siècle est frappante.

En effet, on trouve l'Europe à la fin d'un cycle économique et qui peine trouver un nouveau modèle, elle est riche, elle produit, mais elle vend peu. Les Etats-Unis en 1948, sont puissants, riches, ils produisent énormément, conséquence de la guerre, mais ne savent plus quoi faire de leur production et redoutent un nouveau jeudi noir. Les deux ont, ou ont eu, besoin de partenaires pour l'avenir.
En 1948 les Etats-Unis s'opposaient aux communistes, aujourd'hui l'Europe s'oppose aux dictatures et aux extrémistes.
En 1948 l'Europe luttait pour ne pas sombrer dans l'anarchie après la destruction de ses infrastructures et de ses moyens de production. Aujourd'hui l'Afrique lutte pour ne pas sombrer dans le chaos.

L'Europe, comme l'Afrique, a besoin d'un partenaire, l'Europe pour contrer les totalitarismes religieux, ethniques, ou militaires, et en conséquence limiter l'afflux de migrants à ses frontières, l'Afrique pour accroître son développement économique.

Il faut organiser dans l'ensemble des pays Européens et Africains, un vaste Plan Marshall pour l'Afrique. Cela permettra de limiter l'exode malheureux de populations entières, de faire avancer la démocratie sur ce grand continent qu'est l'Afrique, et, conséquence non négligeable, de donner à l'Europe de nouveaux débouché pour son industrie.

2 commentaires:

  1. Ne faudrait-il pas déjà régler les problèmes de flux à l'intérieur même de l'Europe où déjà il y a ce phénomène entre les pays?

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    1. Remarques très juste.
      Cependant l'immigration en Europe est un autre problème avec d'autres solution.
      Je reviendrai dans un futur article sur mes propositions mais voici très sommairement mes idées : Plusieurs cas sont à différencier, dans l'espace Schengen l'immigration e peut pas être contrôlée, c’est l'essence même de cet espace. Mais la politique européenne commune réduit les inégalités entre pays et régions, donc ces migrations économiques tendent à disparaître. Ensuite on peut considérer l'immigration économique hors Schengen mais en Europe, elle est limité en volume mais doit être maîtrisée. Le développement de partenariats avec ces pays est possible, on retrouve la logique du Plan Marshall que je propose pour l'Afrique mais dans une dimension bien moindre.
      Enfin, dernière migration intra-européenne, la fuite de minorités (ethniques, religieuses,...) discriminées. Cet exode, peut être le plus dramatique, ne doit pas être refusé, mais encadré avec par exemple la création d'une citoyenneté européenne qui pourrait satisfaire des populations comme les Roms et enlever des Etats nationaux le poids d'une population qui n'est que européenne sans jamais avoir été intégrée dans une nation.

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