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« On ne conduit le peuple qu'en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d'espérance.»
Napoléon Bonaparte

lundi 28 avril 2014

Partis de Pouvoir

UDR et PCF puis PS et RPR-UMP ont été les partis de pouvoir de la Vème République, contrôlant tour à tour l’Elysée, l’assemblée nationale, les collectivités territoriales… De 2007 à 2012, unis autour de N.Sarkozy les sympathisants, militants, responsables et élus de l’UMP ont porté au pouvoir leur chef et son parti, son parti au sens propre car il en était le président. Rassemblés avec un programme résolument socialiste les français menèrent F.Hollande à la présidence de la République en 2012. Mais malgré ce programme de gauche, F.Hollande représentait une voie modérée dans son parti, bien loin du très radical J.L.Melenchon.

Que c’est-t-il passé depuis cette élection présidentielle ?

L’UMP s’est déchirée dans une sombre histoire de succession. Notons que la droite française est habituée à ces séparations douloureuses. De son côté le Parti Socialiste est écartelé entre la ligne gouvernementale, social-démocrate, son nom : socialiste et son histoire : le socialisme. L’approche des élections a révélé ces fissures dans l’échiquier politique, le résultat des municipales les a amplifiées, la campagne européenne va les exacerber.

Le socialisme préconise une politique de relance par la consommation nonobstant les dépenses excessives de l’Etat qui nous rapprochent chaque jour de la banqueroute. Les libéraux convaincus refusent l’Etat providence et souhaitent limiter les dépenses en les recentrant sur les missions régaliennes, c’est fermer les yeux sur toute une frange de la population qui souffre des inégalités. Les souverainistes, présents à gauche, au centre et à droite, voient l’Europe comme la source de tous les maux de notre pays, et cela en restant aveugle devant les bienfaits de cette Europe. Refuser l’Europe en période de croissance serait simplement une erreur, aujourd’hui, en période de récession, ce serait ouvrir une boite de pandore. Reprochons à l'Europe son fonctionnement peu démocratique et mobilisons l'opinion pour les futurs élections. Mais arrêtons de faire à l'Europe un procès à charges.

Si l’UMP en 2007 puis le PS en 2012 ont pu obtenir une majorité parlementaire, qu’en serait-il en cas d’élection en mai 2014 ? Osons l’uchronie.

Le PS se diviserait entre une ligne très sociale qui se rapprocherait sans peine de J.L.Melenchon et une ligne Sociale-Démocrate soutenant le Président de la République. L’UMP se diviserait entre les européistes et les souverainistes, qui eux même pourraient se rapprocher de DRL pour une part et du FN pour une autre. Ajoutons à cela un centre plus ou moins uni, le FN représentant plus d’un sixième de l’électorat, une extrême gauche en déclin par rapport aux PCF des années 50 mais toujours présente, et pourquoi pas un courant écologiste plus fort qu’en 2012.

Résultat ?

8 tendances représentant moins de 15% de l’électorat, électorat qui voterait, à juste titre, sur des problématiques propre à sa région, sa communauté, son origine sociale, son métier… Plus aucun parti de pouvoir n’existe aujourd’hui. Personne ne s’impose, personne ne propose un projet pour la France et pour l’Europe.

Quel rassemblement pourrait se substituer à ce mixte électoral contre-productif ?

Un rassemblement de tous les hommes et les femmes qui veulent croire en la grandeur de la France, en l’Europe, en l’Humanisme, en une politique sociale raisonnée, à des dépenses rationalisées, à une économie libérale, qui permet à tous de créer, d’innover, mais une économie encadrer pour assurer une protection sociale tous les salariés.

En terme de partis politiques ce rassemblement est possible, certainement pas par une utopique union sacrée réunissant droite et gauche mais en formant une grande coalition allant du courant social-démocrate présent à la fois au sein du PS et au sommet de l’Etat, jusqu’à la frange de l’UMP qui redoute la monté des phobies (Europe, immigration, euro, dépenses sociales,…) dans leur propre parti, en passant par les radicaux de gauche et de droite, les centres (MoDem, UDI, RS,…). Les aspirations sont les mêmes : une Europe juste et démocratique dans laquelle la France a sa place, une justice sociale lointaine héritière du CNR (Conseil National de la Résistance), une économie renouvelée et basée sur l’excellence et l’innovation d’un fort réseau de PME.

Trois forces peuvent appuyer ce rassemblement. Le Président de la République, impopulaire car banni par la gauche et rejeté par la droite, peut appeler à ce rassemblement au parlement en premier lieu. Le vote du pacte de responsabilité demain sera un test, mais il aurait pu être significatif si ce message d’union avait était porté plus clairement. Les élus peuvent prendre leur responsabilité et abandonner le stupide clivage majorité – opposition en soutenant ouvertement telle ou telle politique. Et non à demi-mot comme certains le font : assez intelligents pour reconnaître l’intérêt de la France mais trop lâches pour s’opposer à leur groupe parlementaire. Le dernier levier est celui du peuple : par le vote, en interpellant les élus et en diffusant ces idées, certaines idées.

La France ne veut abandonner ni sa politique sociale, dont en premier lieu la Sécurité Sociale, ni ses retraites par répartitions, symboles de la fraternité nationale, ni sa politique libérale institué par la Révolution et emblématique de la liberté, ni son état central incarnant l’égalité entre tous. La France ne veut pas non plus abandonner son influence internationale garantissant le développement continue à l’échelle mondiale de l’idée même de démocratie. Parce que la France et les français ne veulent rien abandonner de tout cela une politique raisonnable mais déterminée et soutenue par toutes les forces de la nation doit être mise en place.

En réglant des problèmes bassement financiers d’une part et concernant la politique des partis d’autre part, la France doit redevenir l’allégorie de l’humanisme et continuer d’offrir à chacun, fils d’ouvrier, de cadre, d’immigré, hommes et femmes, l’opportunité de choisir son avenir.

7 commentaires:

  1. Tout d'abord merci d'avoir réagi sur mon blog.

    A ce propos, j'ai une petite question: vous avez écrit que mon analyse était "piétinante", je me demandais si c'était plutôt "pertinente" que vous vouliez dire? Je veux bien accepter la critique si s'en est une surtout que c'est vrai, je reste accroché à mon point de vue. Cependant, la suite de votre commentaire paraissait plus positif, d'où questionnement.

    Sinon, vous écriviez que nous avions des idées assez proches. A la lecture de votre billet, je suis sceptique. Vous prônez un rassemblement des libéraux modérés éparpillés (c'est vrai) aujourd'hui au PS, à l'UMP et au centre, lorsque moi je milite pour un rassemblement des souverainistes opposés à l'UE libérale pour défaire justement l'hégémonie de cet UMPS que vous appelez de vos voeux. Les contraires pile-poil!
    Je ne dis pas que je suis hostile à la fusion UMP-PS, cela aurait le mérite de la clarification. Mais je n'y vois aucune planche de salut puisque j'y vois au contraire le noeud du problème.
    Tous ces politiciens qui nous dirigent depuis Pompidou ont trahi l'Intérêt Général de leur pays en accompagnant le processus de libre-échange généralisé profitable aux multinationales.

    Je ne dis pas que je suis antilibéral en ce qui concerne le fonctionnement national de notre économie. Mais le libéralisme globalisé réduit notre démocratie nationale à faire des ronds dans l'eau. C'est la dictature soft du moins-disant social, fiscal et écologique. Et l'UE qu'on nous vante comme un cadre de substitution plus adapté à la mondialisation 1) n'est pas une démocratie 2) a figé comme règle intangible ce libéralisme débridé.

    Alors non je ne rêve pas d'un rassemblement qui nous jouerait du violon pour nous vanter le projet humaniste de l'Europe alors que dans la réalité ces institutions européennes nous mènent dans le mur et qu'il faut les abattre.

    On reconstruira sûrement des coopérations sur ces ruines mais avant cela il faut donner le coup de grâce à cette félonie.

    Sur la Vème République, je continue de penser que si nous en sommes là, à ce point de crise généralisée, d'absence de perspective et même de mise en péril de l'avenir , c'est le signe que nos institutions ont échoué à garantir le respect de l'Intérêt Général à ceux qui sont "censés" nous représenter. Cette Vème République a permis la création de cette technocratie déconnectée du peuple et liée de bien des manières aux grands intérêts privés.

    Il est donc hautement nécessaire d'en analyser les failles pour lui substituer une vraie démocratie. Une Constituante vraiment indépendante, c'est-à-dire tirée au sort parmi des volontaires aguerris, s'impose.

    Bien à vous

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    1. Il fallait effectivement lire « pertinente » et non « piétinante ». Toutes mes excuses pour cette faute.

      J'aimerai ensuite vous remercier de votre réponse : c'est par les débat que l'on fait vivre la démocratie et que l'on pourra faire évoluer la politique vers un modèle plus juste.

      Entrons dans le sujet :
      Je pense que nous avons la même volonté : proposer une politique nouvelle pour faire sortir notre pays de l'ornière dans laquelle il est. Mais nous divergeons sur les moyens à utiliser : vous prôner le souverainisme stricte en rassemblant les électeurs de toute tendance politique. Pour ma part je crois en l'idéal européen, je pense que, unis, les pays européens peuvent trouver les forces nécessaire pour influer sur le XXIème siècle, économiquement mais aussi humainement.

      Mais, comme vous, je rejette l'ultra-libéralisme et le capitalisme aveugle. L'Europe que je prône n'est pas celle des marchés, celle qui veux vendre Alstom à GE, celle qui cherche à instaurer un nivellement social par le bas.
      Je prône une Europe qui se protège elle même, qui cherche à hausser le niveau de vie de chaque européen. Je suis convaincu que cet Europe est possible. Simplement la classe politique au pouvoir depuis plus de 30ans fonctionne sur une logique de partis, trop loin de l’intérêt national.

      Ce que vous proposez mettrait certes au pouvoir une majorité responsable, mais la disparition de l'E.U. Laisserai un vide malsain, c'est un peut ce que j'ai décrit ici : l'Hypothèse du Chaos.

      Par ailleurs vous n'entrez pas en guerre contre le libéralisme car vous avez du comprendre, comme moi, que le libéralisme, encadré par un état fort, est source de richesses, d'innovations et d'emplois. Ce libéralisme je propose de l'appliquer à l’échelle européenne, en protégeant les emplois dans chaque pays mais en cherchant toutes les synergies possibles afin de faire émerger des géants mondiaux tel que Airbus, grande réussite européenne, créateur d'emplois et de richesses. Ainsi je propose sur des sujets comme l'actuel comme la situation d'Alstom de chercher à créer un géant de l'énergie et des transports.

      La proposition que je fais dans ce post est d'unir les europhiles, pour relancer la construction européenne sur une autre voie que actuellement. Le but n'est certainement pas d'unir le PS et l'UMP, qui sont bien trop impliqués dans les échecs actuels, mais de rassembler les Français autour d'un projet pour la France et pour l'Europe, pour une nouvelle vision du monde.

      J’appelle cet union autour des centristes car je pense, peut être naïvement, qu'ils sont les plus proches de ce projet. Mais je veux que mon projet, les idées que je partage ici, soient et restent en dehors des partis. Je veux rassembler les français loin des dérives du Capitalisme Sanglant, loin des dérives extrémistes qui guettent les pays en crise, loin de la médiocrité et le marasme dans lequel notre pays plonge...


      Peut être me suis-je trompé en pensant que nos points de vue pouvaient converger, à vous de me le dire.

      En espérant vous lire prochainement,

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  2. je soutient également une voie alternative et intermédiaire qui vise à un idéal européen qui préconise protectionnisme vis-à-vis des pays extérieurs à l'espace européen (UE + Norvège & Balkans) mais relativement ouvert entre les pays de l'espace européen.

    je rejette également l'ultra-libéralisme et le capitalisme aveugle. pour autant, sans la monnaie unique européenne qu'est l'euro et la capacité de se soutenir mutuellement, la crise actuelle aurait été beaucoup plus fort car les capacités de résister auraient été moindre.

    en tout état de cause, la voie des partis politiques n'est pas une voie crédible car les grands partis ont montré leurs limites. d'ailleurs, je penses que la France a deux partis majeurs trop gros qui regroupent des personnes qui ne peuvent travailler ensemble sur du long terme.

    je penses également que c'est chez certains centristes qui sont des pragmatiques que l'on peut trouver des compétences. Je penses entre autre à quelqu'un comme Jean-Louis Borloo qui vient de se retirer. c'est dommage pour la France car il avait montré de sacrés résultats comme député-maire de Valenciennes.

    en tout cas, c'est pas le repli sur soi qui peut marcher pour un pays comme la France qui est bien trop petit face à des pays puissants comme le Brésil, l'Inde ou la Chine. là, ce n'est qu'en se regroupant que les européens peuvent avoir une chance de rivaliser en terme de puissance économique et politique.

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  3. Pardon mais on ne peut pas être pour la grandeur de la France et pour l'Europe, c'est contradictoire. On ne peut pas prétendre défendre notre originalité, comme avec la Sécurité Sociale, et vouloir intégrer un ensemble supranational qui veut supprimer les États providence. On ne peut pas prôner le libéralisme, moins de dépenses publiques, et la protection sociale, plus de dépenses publiques, en même temps. Il faut choisir, et c'est pour cette raison que cette union sacrée n'aura jamais lieu : s'il y avait une solution miracle pour soigner tous nos problèmes sans douleur, ça se saurait.

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    1. Je n’ai jamais prétendu que cela se pouvait être fait sans douleur aucune. L’Europe ne veut supprimer l’Etat providence que parce que nos dirigeants le veulent : demandez aux Italiens, aux espagnols, et à 80% du reste de l’Europe, s’ils veulent une sécurité sociale : la réponse sera oui, demandez-leur s’ils veulent de l’ultra libéralisme ce sera non. Plus que le libéralisme, plus de l’Etat providence, je crois en une troisième voie, qui doit être portée par les états, dont le France.
      Entre capitalisme sauvage et collectivisme sanglant

      Je ne plaide pas pour une réduction drastique des dépenses publiques, je défends une optimisation des dépenses étatiques (et européenne) : soutenir la consommation pour que seul des T-Shirt asiatique soit acheté au profit de quelques grandes marques non, le faire pour développer nos PME : oui. Dépenser les deniers publics pour lutter contre le chômage est une noble cause, le faire de façon désordonné et archaïque est vain, former les gens dans des secteurs porteur est efficace.
      Bref, plus qu’efficace les politiques publiques doivent être efficientes.

      La grandeur de la France n’est pas contradictoire avec l’Europe, bien au contraire elle lui ait intimement liée. Il est vain de penser que la solution à nos problèmes se trouve exclusivement en une meilleure intégration européenne, mais il est tout aussi vain de penser que la France peut rester une puissance mondiale du XXIème siècle sans l’Europe.

      Car la France que je souhaite n’est pas celle du plus beau musée du monde, mais celles des lumières qui porte haut ses couleurs et ses valeurs sur l’ensemble les continents.

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    2. La question n'est pas de savoir si la France peut se passer de l'Europe, mais si la France veut se couper du reste du monde en s'enfermant dans l'Europe. Le non à la guerre en Irak c'est la France et non l'Europe, les 35h c'est la France et non l'Europe, la francophonie c'est la France et non l'Europe.

      Et si vous voulez rationaliser les dépenses, pourquoi payer très cher des fonctionnaires européens alors qu'on se débrouillait parfaitement sans eux ?

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    3. De nombreux pays européens ont soutenu (du bout des lèvres) l'invasion de l'Irak pour ne pas se couper du grand frère américain car en l’absence d'Europe unis ils sont la seule grande puissance occidentale. L'Europe unis aurait dit non, ensemble.
      Les 35h ne sont ni une fin ni un objectif ultime. Ce peut rester une spécificité française, assouplie ou non, ou devenir une référence européenne, peu importe d'un point de vue européen.
      La Francophonie n'est pas la France, mais la France en fait partie et doit développer cette richesse.

      Les fonctionnaires européens ne plombent pas plus le budget que la multitude de fonctionnaires sans missions ou de mission sans fonctionnaire qui oblige l'Etat ou les collectivité territoriale à externaliser (et donc payer très cher un service). Et ces fonctionnaires européens font fonctionner l'Union qui permet à la France d'avoir un accès privilégié au plus gros marché mondial.

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