Qu’est-ce qu’un Rom ? Qu’est-ce que le peuple Rom ?
Poser ces deux questions dans rue fait resurgir des stéréotypes plus ou moins moyenâgeux. Non, un Rom n’est ni un voleur ni un roumain. Ce peuple, certainement originaire du nord de l’Inde, est présent en Europe depuis plus de 1000 ans. Deux tiers de ses membres sont européens, et quels européens : les meilleurs de tous. En effet ce peuple n’a pas, ou peu, interrompu son périple à travers l’Europe depuis qu’il a mis le pied sur notre continent. Ces 10 millions de Roms européens subissent depuis un millénaire le statut de migrant, ils ont aussi subit la folie Hitlérienne et la haine plus ou moins ouverte de tous les peuples sédentaires. La nomadisation d’une partie de ce peuple justifie-t-elle ces réactions racistes ? Certainement pas. Pourtant les Roms sont autant stigmatisés dans l’Est de l’Union Européenne que dans l’Ouest : si la Roumanie ne fait aucun effort d’intégration de ces populations, la France à la faiblesse de les renvoyer dans leur « pays ». Mais comment parler de pays à ces nomades européens ? Cela ressemble à une mauvaise blague, voilà des siècles que ce peuple migre d’une région à l’autre suivant les guerres, les besoins économiques, les pogroms et le reste : pourquoi s’arrêterait-il aujourd’hui ? Doit-on prendre exemple sur la page la plus sombre de l’Histoire des Etats-Unis d’Amérique, et gérer les Roms comme ils ont géré les indiens ? En plus d’être humainement inadmissible, cela serait aussi contraire au principe même de l’Union Européenne : la libre circulation des personnes.
Pourtant cet état de fait ne doit pas cacher une cruelle réalité : l’intégration de ces populations est rendue difficile par la situation économique de l’Europe. Loin du plein emploi les pays n’ont pas ou peu de travail à fournir à ces hommes et ces femmes, et au travers de la misère émerge parfois le vol et les trafics. Mais il est important d’agir en faveur de ce peuple, aussi légitime que les autres dans la quête d’un avenir propre. L’Espagne, sur le sol de laquelle se trouve une des plus fortes communautés Roms d’Europe, a montré l’exemple : ce peuple est reconnu comme minorité nationale et bénéficie d’un programme de développement spécifique. Bien sur cette reconnaissance est plus aisée dans un pays fédéral comme l’Espagne que dans notre France très centralisée, mais quoi qu’il en soit, par la nature même de ce peuple, la réponse ne doit pas être nationale.
En effet, les migrations de plusieurs siècles à travers l’Europe donnent aux Roms une légitimité supranationale. Il me semble donc naturelle que l’Union Européenne se propose pour soutenir ce peuple. Ainsi je propose que l’Union Européenne reconnaisse les Roms en tant que peuple européen, et par la même qu’elle créer à l’intention de ces communauté une citoyenneté européenne. Cette citoyenneté leur garantirait, outre la libre circulation dans l’U.E. :
- un droit de vote à l’échelle européenne avec des députés dédiés.
- un droit de vote local si leur résidence est stable durant plusieurs années.
- un accès à une citoyenneté nationale sur demande via l’abandon de la citoyenneté européenne (processus irréversible).
- un accès (financé par l’U.E.) à l’école pour les enfants.
- un accès à des formations professionnelles pour adultes (financé par l’U.E.)
- un revenu minimal (type RSA français) proportionnel au niveau de vie dans le pays de résidence, lui aussi financé par l’U.E..
- un impôt sur le revenu spécifique à ces citoyens, versé directement à l’U.E..
Et certainement d’autres droits et devoirs...
Dès lors les Roms ne pourront plus être stigmatisés comme étrangers et ils seront soutenus, en tant que peuple et individu, par l’Union Européenne qui se verra investie d’une mission digne de son prix Nobel de la paix.
Parce que la haine, le rejet de l’autre, qu’il soit Rom ou Gadjo, et le repli communautaire ne sont pas la bonne réponse à nos peurs, il faut, partout et toujours, prôner les valeurs de la République et celles de l’Europe :
Liberté, Egalité, Fraternité
Unie dans la diversité
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